Les compagnies aériennes Belavia et Turkish Airlines ont annoncé l’interdiction à partir du 12 novembre d’embarquer des personnes originaires d’Irak, de Syrie et du Yémen à bord de leurs avions reliant la Turquie à la Biélorussie.
"Conformément à une décision des organes compétents turcs, à dater du 12 novembre 2021 les citoyens d’Irak, de Syrie et du Yémen ne seront pas admis sur les vols partant de Turquie à destination de Biélorussie", a indiqué Belavia dans un communiqué de presse.
La compagnie a précisé que les personnes frappées de cette interdiction, mais en possession de billets d’avion pourraient être totalement remboursées.
Turkish Airlines a également fait savoir à Sputnik que sur fond de la crise migratoire les vols à destination de Minsk seraient interdits aux Irakiens, Syriens et Yéménites à l’exception des diplomates et des personnes possédant un permis de séjour biélorusse.
"Seuls les citoyens d’Irak, de Syrie et du Yémen présentant un passeport diplomatique ou un permis de séjour en Biélorussie seront admis sur les vols à destination de Minsk", a précisé à Sputnik un porte-parole de Turkish Airlines.
Iraqi Airways se joint à l’interdiction
La même information avait été précédemment annoncée sur Twitter par le secrétaire d’État de la présidence polonaise Jakub Kumoch.
"Turkish Airlines a confirmé ne plus prendre désormais à bord des avions partant pour Minsk les citoyens d'Irak, de Syrie et du Yémen, à l'exception des détenteurs de passeport diplomatique", a-t-il tweeté.
La Commission européenne a annoncé le 12 novembre que la compagnie aérienne Iraqi Airways n’effectuerait pas des vols et que Turkish Airlines avait arrêté la vente des billets allers à destination de Minsk.
Elle a ajouté que l’Association du transport aérien international lui avait exprimé sa volonté d’empêcher le transfert de migrants vers Minsk.
L’Occident accuse Minsk de mener des opérations hybrides
Les tensions montent entre la Biélorussie et la Pologne depuis lundi alors qu’un groupe de plusieurs milliers de réfugiés, dont des femmes et des enfants, s’est massé près de la clôture en barbelés érigée par la partie polonaise.
Pour les empêcher de franchir la frontière, Varsovie a mobilisé la police et l’armée. Le Président Andrzej Duda a décrété l’état d’urgence dans la zone frontalière.
L’Union européenne, le Royaume-Uni, les États-Unis et plusieurs autres pays ont accusé les autorités biélorusses d’utiliser les migrants pour déstabiliser la situation dans les pays voisins.
Dans une déclaration publiée ce 12 novembre ils ont exprimé leur détermination à "défendre l’UE contre les opérations hybrides de la part des autorités biélorusses".
Loukachenko recommande aux "écervelés" de bien réfléchir
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé que l’UE allait étendre ses sanctions contre la Biélorussie accusée d’avoir orchestré cet afflux de migrants.
"Ils nous menacent de fermer la frontière. Et si nous leur coupions le gaz naturel? Je recommande aux dirigeants polonais, lituaniens et aux autres écervelés de bien réfléchir avant de parler", a déclaré jeudi le Président biélorusse Alexandre Loukachenko lors d’une réunion ministérielle en réponse aux menaces de sanctions.
La situation à la frontière a déjà été évoquée à deux reprises par téléphone par Angela Merkel et Vladimir Poutine.