À cinq mois de l’élection présidentielle, la tension monte dans le camp de l’extrême droite. Alors qu’Éric Zemmour a à plusieurs reprises évoqué l’inaptitude de Marine Le Pen à remporter le scrutin, Louis Aliot, vice-président du RN, s’étonne de l’attitude du presque-candidat.
"Je lui dis, qu’on a un adversaire qui s'appelle Emmanuel Macron, qu’il y a un système aujourd’hui qui fait des dégâts en matière d'immigration et d'insécurité, c’est précisément le système de monsieur Macron et de ses alliés, et que la seule cible politique doit être monsieur Macron", expose-t-il sur LCI ce 11 novembre.
"Or, je constate que la principale cible d'Éric Zemmour et de son entourage, cela reste Marine Le Pen et le RN", renchérit le maire de Perpignan et proche de Mme Le Pen. Selon lui, le Rassemblement national dénonce "depuis 30 ans" les problèmes dont Zemmour parle.
De plus, avec ses attaques contre le RN, il apparaît comme "le meilleur allié d'Emmanuel Macron", affirme-t-il:
"La stratégie de l'équipe Zemmour vise à conforter Macron dans sa quête d'un second mandat, ce que je trouve particulièrement dramatique."
"Occupe-toi de Macron et arrête de taper sur les patriotes qui étaient là depuis bien longtemps", lâche Louis Aliot, taclant une nouvelle fois le polémiste.
Même constat du côté de la candidate déclarée ce 11 novembre sur Europe 1 : "De manière tout à fait étonnante, il [Éric Zemmour] n'attaque jamais Emmanuel Macron. Et d’ailleurs personne ne l’a entendu à la suite de l’allocution du Président de la République".
Le Pen, "femme de gauche"
En octobre, Éric Zemmour a reproché à Marine Le Pen d’être en décalage avec son électorat, la qualifiant de femme "de gauche". De son côté, la candidate du RN a à plusieurs reprises déclaré que Zemmour divisait la population et se livrait à des provocations. Toujours en octobre, Mme Le Pen a dénoncé "le mépris " du polémiste, semblable à celui d’Emmanuel Macron.
Pourtant, petit à petit, l’ex-chroniqueur de CNews accumule les points. En effet, d’après la dernière étude Harris interactive pour Challenges publiée le 9 novembre, au premier tour de l’élection, Éric Zemmour bénéficierait de 18% à 19% des intentions de vote, contre 23% à 24% pour Emmanuel Macron, Marine Le Pen ne totalisant que 15% à 16%.