Alors que certains enseignants ont pris position politiquement ces dernières semaines, à coups notamment de pétitions et de contre-pétitions au sujet d’Éric Zemmour, la réalité du terrain reste tristement la même pour les collèges et lycées de France.
Un nouveau fait divers est venu illustrer la violence à laquelle sont parfois confrontés les professeurs. Au lycée Carnot de Roanne, un intrus cagoulé est rentré dans une classe d’histoire-géographie, annonce Le Progrès.
Armé d’un extincteur pris dans un couloir, il en a d’abord aspergé certains élèves et l’enseignante qui faisait cours. Celle-ci a trouvé refuge sous une table.
Alerté par les cris, un professeur d’une classe voisine a alors tenté d’intervenir. Une bagarre a débuté, au cours de laquelle l’enseignant a été blessé en chutant dans les escaliers, précise Le Figaro. D’abord maîtrisé, l’agresseur est finalement parvenu à prendre la fuite. Il a été interpellé un peu plus tard dans la rue et placé en garde à vue.
Les investigations ont révélé qu’il s’agissait d’un adolescent de 14 ans, extérieur à l’établissement. Il n’était pas "particulièrement connu" des services de police, a déclaré le procureur de la République de Roanne.
La victime souffre pour sa part de contusions et d’abrasions, et a dû être transportée à l’hôpital en "état d’urgence relative", précise la direction académique à France Bleu. Elle s’est vue prescrire deux jours d'incapacité temporaire de travail (ITT).
Une enquête a été ouverte pour intrusion dans un établissement scolaire et violence aggravée avec arme sur personne chargée d'une mission de service public.
Violence dans les écoles
Plusieurs agressions de professeurs avaient déjà défrayé la chronique ces dernières semaines. Une enseignante avait notamment été projetée au sol par un élève début septembre, dans un lycée de Seine-et-Marne. L’adolescent, qui souhaitait quitter la classe, lui avait envoyé la porte en pleine figure, sous les rires de certains de ses condisciples.
La scène avait été filmée et avait provoqué un tollé, aussi bien dans le corps enseignant qu’au sein de la classe politique.
Mais cette vidéo avait fini par être retirée, sous l’impulsion du ministère de l’Intérieur. Les autorités avaient alors été accusées de vouloir casser le thermomètre pour faire baisser la fièvre. Marlène Schiappa s’était justifiée en déclarant que la vidéo relayait des "faits manifestement illicites" et que la suppression s’était faite en concertation avec les plateformes de réseaux sociaux.
Jean-Michel Blanquer avait pour sa part loué la "réactivité" de l’institution scolaire sur ce cas et avait appelé à agir avec "fermeté" contre l’agresseur.
Le ministre de l’Éducation avait d’ailleurs été lui-même visé par diverses menaces de la part d’un élève, début octobre. Dans une vidéo, celui-ci l’avait en particulier traité de "fils de p*te", en compagnie d’un ami en trait de brandir ce qui ressemble à une arme à feu.
Jean-Michel Blanquer avait déposé plainte. Le procès qui devait s’ouvrir en novembre a été renvoyé au 11 janvier.