Alors que les accusations d’antisémitisme ont volé ces dernières semaines au sujet de plusieurs candidats à la présidentielle, de Zemmour à Mélenchon, une nouvelle agression à caractère religieux vient défrayer la chronique.
Un élève de 11 ans a en effet été pris à partie par des camarades du fait de sa confession, dans un collège de Champcueil, dans l’Essonne, rapporte Le Parisien. La victime a été abordée par deux condisciples qui lui ont d’abord demandé si elle était juive. Répondant positivement, l’enfant a alors été couvert d’insultes puis frappé par ses agresseurs.
"L’un des deux agresseurs lui a dit: +Sale juif, on va te gazer!+, en mettant sa main sur sa bouche", déclare au Parisien une source proche du dossier.
Les deux adolescents ont également enchaîné les saluts nazis devant leur victime. Le calvaire de celle-ci ne s’est d’ailleurs pas arrêté tout de suite, puisqu’elle a été harcelée neuf jours durant. Ses parents ont finalement déposé plainte pour "violence à caractère antisémite".
Devant les enquêteurs, l’un des deux agresseurs a expliqué qu’il ne savait pas ce que signifiait le salut nazi, mais l’avait vu dans un livre. Le second semblait plus au fait des réalités historiques, il aurait finalement présenté ses excuses à sa victime.
Les deux adolescents ne sont pas connus des services de police et leur motivation reste floue. L’un d’eux aurait pu reproduire des scènes vues dans des jeux vidéo de guerre, avance une source judiciaire au Parisien. Ils seront bientôt présentés au tribunal pour enfants d’Évry-Courcouronnes.
Pandémie et antisémitisme
Ce fait divers survient alors qu’un rapport européen vient de révéler que la pandémie avait ravivé les discours antisémites. La crise sanitaire a été propice à un retour des "mythes et théories du complot blâmant les juifs", selon cette étude de l’Agence européenne des droits fondamentaux.
Ces théories se sont surtout développées en ligne, spécialement pendant les différents confinements. Un sujet d’inquiétude pour les autorités, alors que les restrictions de circulation ont inévitablement fait chuter le nombre d’actes antisémites recensés dans l’espace public.
Le 5 octobre, la Commission européenne a par ailleurs présenté sa première stratégie de lutte contre l'antisémitisme et de soutien à la vie juive. Un plan qui entend justement combattre la haine et ligne, tout en favorisant un meilleur enseignement de la Shoah.