Nucléaire: EDF demande un cadre adapté pour bâtir de nouveaux réacteurs

EDF sera au rendez-vous de la construction de nouveaux réacteurs nucléaires en France annoncée par Emmanuel Macron mais aura besoin d'un cadre de régulation adapté, a déclaré mercredi le PDG de l'électricien public, alors que le chef de l'Etat doit encore détailler ses ambitions.
Sputnik
Emmanuel Macron a annoncé mardi la relance de la construction de réacteurs nucléaires en France, sans toutefois préciser le nombre ou le type d'unités envisagées, ni leur financement.
La filière nucléaire prône depuis plusieurs années la construction de six nouveaux réacteurs de type EPR en France sur trois sites, un projet dont EDF a évalué le coût à au moins 46 milliards d'euros, fin 2019, dans un document interne.
"EDF a beaucoup travaillé avec la filière nucléaire pour pouvoir affirmer que nous sommes prêts (...). Nous avons remis à l'Etat à sa demande, au mois d'avril, un rapport complet sur ce grand programme industriel avec les aspects techniques, économiques, calendaires (...) et réglementaires", a dit Jean-Bernard Lévy, le PDG du groupe, lors d'une audition au Sénat.
"Il est clair que (la construction de nouveaux réacteurs) ne pourra pas se faire si nous n'avons pas le cadre de travail, le cadre de régulation, le financement qui nous permettra de le faire", a-t-il cependant ajouté.
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a déclaré mercredi sur Franceinfo qu'Emmanuel Macron aurait l'occasion de s'exprimer au cours des prochaines semaines pour apporter des précisions d'ordre technique sur ses annonces, notamment sur le type de réacteurs et le calendrier envisagés.
Sur France Inter, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a pour sa part indiqué ne pas être en mesure de dire combien de nouveaux réacteurs seraient construits.
CONTEXTE DE PRIX ÉLEVÉS
Les sites nucléaires pressentis pour accueillir de nouveaux EPR en France sont ceux de Penly (Seine-Maritime), Gravelines (Nord), Bugey (Ain) et Tricastin (Drôme).
La construction de réacteurs nucléaires de nouvelle génération pourrait permettre à la France d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 à un coût "maîtrisable", a estimé fin octobre RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité.
Alors que le gouvernement a suspendu en juillet ses projets de nouvelle régulation du nucléaire français et de réorganisation d'EDF, censés notamment donner au groupe les moyens d'investir, Jean-Bernard Lévy a estimé lors de son audition au Sénat que les discussions avec Bruxelles sur ce sujet devraient "nécessairement, peut-être dans les 12 mois qui viennent, (connaître) une période de redémarrage actif".
Il a également indiqué que les résultats du groupe allaient s'améliorer très progressivement et pas de manière "spectaculaire" grâce aux prix élevés de l'électricité, précisant que les bénéfices de ces prix pour EDF devraient être "modestes" en 2022 et "un peu supérieurs" en 2023, avec une pression relativement moindre sur sa dette.
EDF a publié mercredi un chiffre d'affaires en hausse organique de 15,7% au titre des neuf premiers mois de 2021, grâce à la progression de sa production nucléaire en France dans un contexte de prix élevés, et a confirmé l'ensemble de ses objectifs.
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