Des milliers de migrants sont massés depuis plusieurs jours en Biélorussie dans une zone boisée à la frontière orientale de l'Union européenne, face à un important dispositif polonais destiné à les stopper. Cette situation a été évoquée lors d’un entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko.
"Le Président a informé son homologue russe de ce qui s'y passe. Ils ont échangé leurs avis", a raconté le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.
Comme l’a indiqué M.Peskov, les deux pays sont liés par des relations alliées et dans les moments difficiles Moscou fournit à Minsk toute l’assistance nécessaire:
"La Russie n'a jamais caché que nous sommes prêts [à aider, ndlr] dans les moments les plus difficiles et que l'assistance nécessaire à la Biélorussie est déjà fournie. Tout d'abord, nous parlons d'aide économique, mais de toute autre aide nécessaire aussi".
Le Kremlin estime donc que toute sanction additionnelle contre la Biélorussie sera "une tentative d'étranglement du pays".
"De telles décisions, bien sûr, ne feront que compliquer la situation", a déclaré Dmitri Peskov.
Menace de nouvelles sanctions
Les gouvernements occidentaux accusent Alexandre Loukachenko d'alimenter les tensions en délivrant des visas à des migrants, venus principalement du Proche-Orient, et en les acheminant à la frontière avec la Pologne pour se venger des sanctions européennes adoptées contre son pays.
Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas s'est déclaré le 10 novembre favorable à de nouvelles sanctions contre la Biélorussie. Le président du Conseil européen Charles Michel a également déclaré que "des sanctions éventuelles étaient à nouveau sur la table", précisant que les pays membres de l'UE allaient en discuter lundi.
"Nous devons démontrer notre unité forte afin d'avoir de l'influence et faire cesser ce qui se passe car ce n'est pas acceptable", a dit le président du Conseil européen Charles Michel.
La chancelière allemande Angela Merkel a pour sa part demandé à Vladimir Poutine "d'agir" contre "l'instrumentalisation" des migrants par le régime du Bélarus, a indiqué son porte-parole Steffen Seibert.
Au cours de l'entretien, "des inquiétudes ont été exprimées sur les conséquences humanitaires" de cette crise migratoire, a précisé de son côté le Kremlin dans un communiqué. M. Poutine a "proposé que des discussions [...] soient arrangées directement entre les membres de l'UE et Minsk".
La Biélorussie rejette les accusations et accuse la Pologne de violation des droits de l'Homme en raison de son refus d'autoriser les migrants à entrer sur son territoire. Le 10 novembre, le Service biélorusse des gardes-frontières l’a accusée d’avoir violenté quatre migrants. Varsovie a pour sa part annoncé avoir lancé un coup de filet contre les migrants massés à sa frontière.