Une nouvelle collection de hijab unisexe Benetton provoque la polémique en France

Après l’affaire de la campagne du Conseil de l’Europe, le voile islamique est à nouveau au centre des débats en France. En cause: la nouvelle collection de hijab unisexe née de la collaboration entre Benetton et le rappeur Ghali.
Sputnik
L’entreprise de mode italienne Benetton a créé la polémique après avoir annoncé le lancement d’une collection de hijab unisexe en partenariat avec le rappeur italien d’origine tunisienne Ghali.
Décliné en quatre coloris (noir, rouge, vert et jaune), cet habit est vendu 29,95 euros sur le site de la marque, notamment en France. La collection a été lancée en septembre lors de la Fashion Week de Milan sous la marque de partenariat United Colors of Ghali.
Comme l’indique le Daily Mail, le rappeur et producteur Ghali aurait déclaré être "fatigué que tout ce qui est arabe ou tunisien soit associé à quelque chose de négatif".

"Le hijab est un vêtement unique que je voulais absolument. Il n'y a eu aucune résistance de la part de l’entreprise pour l'inclure dans la collection. Quand j'étais enfant, j'étais harcelé à l'école, il n'y avait personne pour me représenter, alors que maintenant c'est la normalité", aurait ajouté le rappeur, cité par le journal.

Depuis, la nouvelle collection a provoqué une vague de critiques, atteignant notamment la France où certaines personnalités politiques ont réagi.
Le 8 novembre, la députée LREM Aurore Bergé a indiqué sur Twitter avoir "pensé à une fake news", car "cela semble délirant".
Cet habit a été également dénoncé par Éric Zemmour.
Le député RN du Gard Nicolas Meizonnet a quant à lui déploré cette "dégaine".

Nouvelle polémique sur le voile islamique

Le voile islamique est une question sensible depuis une trentaine d’années en France. Et nouveau facteur: une campagne présidentielle dans un pays où sont largement évoqués les sujets de l'identité, de l'islam et de l'immigration.
Une récente affaire liée à une campagne du Conseil de l’Europe, qui prônait la diversité et le respect du port du voile, démontre le caractère délicat du sujet.
Lancée le 28 octobre par l’institution internationale et cofinancée par l'Union européenne, cette campagne présentait sur les réseaux sociaux des portraits de jeunes femmes, voilées sur une moitié de l'image, non voilées sur l'autre. Un message en anglais indiquait: "Beauty is in diversity as freedom is in hijab" ("la beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab").
La France est finalement parvenue à faire retirer la campagne. Le 2 novembre, sur LCI, la secrétaire d'État chargée de la Jeunesse Sarah El Haïry a expliqué son désir de la voir être retirée, car "opposée à [ses] valeurs" en "prônant le port du voile".

"Évidemment nous défendons la liberté de conviction, la laïcité, la liberté religieuse, mais cette vidéo ne prône pas ça; cette vidéo prône le voile comme élément identitaire", s’est-elle alors justifiée.

Discuter