Marine Le Pen huée par la CGT lors de son hommage à de Gaulle - vidéo

Marine Le Pen a tenté de marcher sur les traces du général de Gaulle à Bayeux, rendant hommage à l’homme du 18 juin. Son discours a été noyé sous les huées de la CGT. Le grand Charles est mis à toutes les sauces, en cette période électorale.
Sputnik
Menacée dans les sondages par la montée en puissance d’Éric Zemmour, Marine Le Pen a tenté de donner un second souffle à sa campagne présidentielle en se rendant à Bayeux pour le 51e anniversaire de la mort de Charles de Gaulle.
Une ville symbolique puisque le général y avait prononcé deux de ses plus importants discours après son retour en France. En 1946, il y avait notamment esquissé ses idées constitutionnelles, plus tard reprises dans la Constitution de la Ve République.
Marine Le Pen a évidemment fait référence à ces deux discours, adressant au passage quelques piques aux derniers locataires de l’Élysée. Elle a regretté que les précédents Présidents de la République n’aient pas su incarner la fonction de "Président-arbitre, au-dessus des partis" et se soient finalement révélés être de "vibrionnants ministres de tout". Elle s’est plus généralement désolée que des "pratiques contre nature" aient fait chanceler "le bel équilibre constitutionnel" promu par le général de Gaulle.
Sa prise de parole a cependant été couverte par les huées des membres de la CGT. Le syndicat avait en effet appelé à un rassemblement "contre l’extrême droite et son monde" avant la venue de la candidate. La CGT avait notamment dénoncé l’"essence éminemment raciste" du RN dans un communiqué.
La section du PS dans le Calvados s’était également insurgée contre la venue de Marine Le Pen à Bayeux par la voix de son premier secrétaire Arthur Delaporte.
"Le RN promeut des idées qui sont aux antipodes des valeurs de la République et de celles que Charles de Gaulle [...]. Ces valeurs ne sont pas celles du RN, parti qui a fait de la stigmatisation de l'étranger son fonds de commerce et qui continue de promouvoir des mesures contraires à la Constitution", assénait-il auprès de La Manche Libre.

De Gaulle à toutes les sauces

Les références au général de Gaulle et à son héritage se sont multipliées ces dernières semaines du côté des candidats à la présidentielle. À droite comme à gauche, chacun a tenté de tirer à lui la couverture gaulliste.
Éric Zemmour, qui ne s’est toujours pas officiellement déclaré candidat, a accusé fin septembre sur Europe 1 Les Républicains d’avoir "trahi le général de Gaulle". Se réclamant de l’héritage du grand Charles, le polémiste avait aussi salué sa mémoire en se rendant dans sa maison natale à Lille, le 18 juin.
Des références qui ne plaisent pas à tous. À gauche, Arnaud Montebourg a déploré qu’Éric Zemmour s’empare de la figure du général, y voyant une forme de "profanation". Sur LCI, l’ancien ministre de l’Économie a en outre reproché au polémiste de "cracher sur la Résistance et de réhabiliter la milice".
Nicolas Sarkozy est lui aussi venu mettre son grain de sel dans le débat, fustigeant les récentes prises de position d’Éric Zemmour sur Pétain. Des positions que n’aurait pas "forcément appréciées le général De Gaulle", a estimé l’ancien Président lors d’une récente conférence du Chinese Business Club.
Le petit-fils du général est lui aussi intervenu dans le débat, désavouant Éric Zemmour sur le sujet.
Enfin, cette course au gaullisme a été dénoncée avec ironie par Michel Barnier, lui aussi candidat à la présidentielle. "Tout le monde devient gaulliste, mais tout le monde ne l'est pas", a récemment déclaré l’ancien ministre de l’Agriculture sur BFM TV.
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