Les particularités de formation des anticorps au Covid décrites dans une étude

Après qu’une personne qui a eu le Covid-19 se fait vacciner, la quantité d'anticorps dans son sang double, constate une étude menée par des scientifiques canadiens. Ils ont examiné plusieurs groupes pour mieux comprendre le phénomène.
Sputnik
Les personnes vaccinées ont des niveaux d'anticorps plus élevés que celles qui ont eu le Covid-19, et celles ayant eu une forme peu sévère de Covid puis s’étant fait vacciner produisent encore plus d’agents protecteurs que celles uniquement vaccinées, ont conclu des scientifiques de l'Université de Montréal dans une étude publiée dans la revue Scientific Reports.
Contrairement aux plus jeunes, de nombreuses personnes âgées ayant souffert du Covid-19 au début de la pandémie avaient encore une immunité qui les protégeait bien contre le variant Delta, ajoutent les chercheurs. Ils ont entamé leur étude en 2020, avant même que les souches Beta, Gamma et Delta du coronavirus SARS-CoV-2ne soient apparues.
Enfin, les scientifiques ont également expliqué que chez une personne ayant eu le Covid sous une forme légère, les niveaux d'anticorps doublaient après la vaccination, et que les molécules nouvellement formées empêchaient mieux l'interaction entre la protéine S du virus et les récepteurs ACE-2, par lesquels le coronavirus pénètre dans les cellules.

Comment les scientifiques ont procédé

Les chercheurs canadiens ont comparé le degré de protection immunitaire chez trois catégories de population: les gens qui avaient eu une forme légère ou asymptomatique de Covid, ceux qui avaient été vaccinés et enfin ceux qui étaient légèrement malades ou asymptomatiques puis vaccinés.
Cela différencie leurs recherches d’autres études qui ont principalement évalué les niveaux d'anticorps chez les personnes vaccinées et celles qui avaient eu le Covid-19 sous une forme grave ou modérée.
Ainsi, l'hôpital universitaire Laval a examiné 32 adultes canadiens déclarés positifs au Covid-19, mais non hospitalisés. Les scientifiques ont ensuite retracé l'évolution des taux d'anticorps des participants en fonction de l'apparition de nouvelles souches du coronavirus au cours de l'année. Pendant ce temps, certains patients ont été vaccinés. Les données ont été comparées à celles d'un groupe témoin composé de personnes n'ayant pas eu le Covid-19.

Est-ce que l’âge joue un rôle?

Les personnes ayant reçu le vaccin Pfizer-BioNTech ou AstraZeneca présentaient des taux d'anticorps significativement plus élevés que les personnes infectées, et parmi celles-ci, les concentrations élevées persistaient plus longtemps chez les personnes âgées, constate l'équipe.
Elle relate que tous les contaminés ont produit des anticorps, mais que les personnes âgées en avaient plus que les adultes de moins de 50 ans. De plus, dans les 16 semaines à compter du diagnostic, des anticorps étaient toujours présents dans leur sang. Ceux formés après une infection par la souche initiale du virus ont également réagi aux variants du Covid apparus récemment, mais dans une moindre mesure. L'efficacité réduite des anticorps contre les protéines des nouvelles déclinaisons se situait entre 30 et 50%, détaillent les chercheurs.
Les auteurs de l’étude ont décrit le cas d’un homme de 49 ans infecté par la souche originale du SRAS-Cov-2, qui n'avait aucun anticorps contre le variant Delta, mais en a développé après la vaccination.
"On voit que les moins de 49 ans ont très, très peu d'interactions de leurs anticorps pour bloquer le processus d'infection. Ça donne l’indication que les moins de 49 ans sont peut-être un peu moins immunisés contre le variant Delta", a précisé Jean-François Masson à Radio Canada.
Le scientifique explique que cette observation suggère que la vaccination augmente la protection contre la mutation Delta chez les personnes précédemment infectées par la souche originale.
Les chercheurs prévoient de poursuivre leur étude afin de déterminer la meilleure combinaison d'anticorps pour se prémunir efficacement contre tous les variants du coronavirus.
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