Certains immunologues prônent une troisième dose de rappel, surtout pour les plus de 60 ans, face à la baisse de l’efficacité du vaccin contre la contamination au Covid-19 avec le temps.
Le constat a été notamment fait par une étude de Kaiser Permanente et Pfizer sur l’efficacité du vaccin du laboratoire publiée le 4 octobre dans la revue The Lancet. Selon les chercheurs, l'efficacité de Pfizer contre toutes les infections au SARS-COV-2 a diminué au cours de la période d'étude, passant de 88% durant le premier mois après la deuxième injection à 47% après six mois. Pourtant, l'efficacité contre les hospitalisations est restée à 90%.
Pour prévenir la recrudescence des contaminations, le professeur Stéphane Paul, immunologiste au CHU de Saint-Étienne (Loire) et membre du comité scientifique des vaccins Covid-19, a proposé le 6 novembre sur France 2 de "diminuer un peu l’âge à partir duquel on va proposer cette troisième dose, probablement autour des 50 ans puisque c’est à peu près à cet âge-là qu’on voit les plus fortes diminutions des anticorps au bout de six mois".
Le professeur Jean-François Delfraissy, immunologiste et président du Conseil scientifique, s’est également prononcé dans une interview accordée le 14 octobre au Monde pour l’accélération de la vaccination avec la troisième dose alors qu’"elle n’a pour l’instant touché que 35% des plus de 65 ans éligibles six mois après la dernière dose".
L’expérience d’Israël
Pour l’instant, c’est Israël qui a beaucoup progressé dans la campagne de la troisième dose qui a débuté dès la fin du mois de juillet pour les plus de 60 ans puis a été ouverte à tous les plus de 12 ans fin août. Le 29 octobre, une étude démontrant l’efficacité de la troisième dose sur la population israélienne a été publiée dans The Lancet.
"Une dose de rappel permet de faire remonter cette immunité à son niveau d’après la deuxième dose. Si on compare deux populations, l’une vaccinée deux fois et l’autre trois fois, on remarque que le rappel a une efficacité de 90% contre les formes graves et de 80% contre le décès", détaille dans une interview à Libération le professeur Cyrille Cohen, directeur du laboratoire d’immunothérapie de l’université Bar-Ilan de Tel-Aviv et co-auteur de cette étude.
Il évoque également "une autre étude que la nôtre [qui] démontrait une efficacité de 95% de la troisième dose dans la prévention de l’infection par rapport à deux doses".
Vers une troisième dose obligatoire en France?
Pour l’instant, plus de 23% des Français n’ont toujours pas reçu au 6 novembre la moindre dose du vaccin contre le Covid-19, selon le ministère des Solidarités et de la Santé.
La France fait face à une hausse des contaminations au Covid-19, à 9.605 nouveaux cas au 6 novembre. Selon les informations de RTL, qui se basent sur les confidences d’un membre du gouvernement, le chef de l’État, qui prépare une nouvelle prise de parole, n’exclut pas de rendre la troisième dose de vaccin obligatoire.