Les Daltons, un groupe de rappeurs qui ne cessent de défrayer la chronique depuis quelques mois avec leurs rodéos sauvages à Lyon, ont donné deux conditions à remplir pour en échange mettre un terme à leurs dangereuses excursions.
Faisant part de leur volonté d’accepter "une trêve" avec les forces de l’ordre, ils ont réclamé, devant des journalistes, la libération du membre de leur groupe Mehdi Fiad connu sous le nom de Many-GT, incarcéré en août pour une peine de neuf mois pour sa participation à des rodéos urbains lors du tournage de clips au printemps dernier. Puis, ils ont formulé comme deuxième exigence un featuring avec la chanteuse d’origine belge Angèle.
"On est désolés, on n’est pas là pour faire peur à la population, on s’y est mal pris, mais par contre les rodéos sur le périphérique ça ne s’arrêtera pas tant qu’on n’aura pas décidé d’arrêter", ont-ils mis en garde auprès de l’AFP.
Interrogés précédemment par divers médias sur les motifs de leurs actes perturbant l’ordre public, Les Daltons ont livré des versions différentes. L’un d’eux a dénoncé une "injustice" au sujet de la condamnation de Many-GT, mais un autre a réfuté cette version. À en croire ses publications sur Instagram, le groupe se réjouit de braver la mairie et les forces de l’ordre et profite de la couverture médiatique de ses actes.
Leurs récentes actions
En s’adressant aux forces de l’ordre fin octobre, ils ont annoncé que leur "partie d’échecs" ne venait que de commencer.
L’une des dernières démarches du groupe s’est déroulée le 4 novembre lors du match de la Ligue Europa opposant l'OL au Sparta Prague. Deux personnes portant le costume rayé jaune et noir ont fait irruption sur la pelouse du Parc OL à la 39e minute de jeu. Après quelques minutes de course-poursuite lancée par les agents de sécurité, ils ont été interpellés.
Selon le parquet de Lyon interrogé par l’AFP, deux suspects, un mineur de 15 ans et un jeune de 20 ans, nient faire partie des Daltons, n’ayant agi que pour faire un "clin d’œil". L’incident a toutefois été diffusé sur le compte Instagram des rappeurs.
Le mineur sera auditionné en décembre devant un juge des enfants, son compagnon a écopé d’une amende totale de 600 euros, peine alternative à celle de l’emprisonnement pendant deux mois, a précisé la même source.
L’incident s’est déroulé quelques jours après un rodéo urbain en centre-ville de Lyon, condamné par les autorités locales. Trois motards ont slalomé en plein jour sur une rue piétonne remplie de passants, et sur la place Bellecour, évitant de justesse des accidents.
L’un des participants, âgé de 19 ans, a été condamné à huit mois avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon, indique l’AFP. Il est également soumis à un sursis probatoire pour une durée de deux ans, à l’obligation de travailler et de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière. Enfin, il s’est vu interdire de conduire des motos.
Ce 7 novembre, ils devraient réaliser un nouveau live vers 16h, selon une stories publiée sur leur compte Instagram.
Une lutte difficile?
Tandis que le maire de Lyon, Grégory Doucet, a affirmé sur son compte Twitter que tout était "fait pour mettre fin à de tels agissements", l’ancien édile, Gérard Collomb, a dénoncé une augmentation de la délinquance en métropole lyonnaise, associée à diverses violences et aux rodéos urbains. En guise de solutions, il a proposé auprès de BFM TV de renforcer les forces de police et d’augmenter le nombre de caméras de surveillance.
Après avoir réalisé une interview avec un membre des Daltons, LyonMag a supposé que la difficulté de les attraper consiste en leur interchangeabilité. "Quand un ‘Dalton’ est arrêté, un autre Lyonnais embrigadé le remplace", avance le quotidien, alors que l’un d’eux a affirmé, toujours devant des journalistes, que toute personne pouvait faire partie du groupe.