"Il y a des sacrifices à faire, mais ces sacrifices sauveront l'Ethiopie", a affirmé Abiy Ahmed dans un tweet, réitérant l’attachement des Éthiopiens à l’unité du pays.
"Mourir pour notre souveraineté, notre unité et notre identité est un honneur. Il n'y a pas d'Ethiopianité sans sacrifice", a de son côté écrit le service de communication du gouvernement sur Twitter.
Ces déclarations interviennent alors que le nord du pays connait une escalade de la confrontation entre les forces éthiopiennes et les rebelles du TPLF autour des villes de Kombolcha et de Dessie relevant de l’Etat régional d’Amhara, situé quelque 400 kilomètres au nord de la capitale Addis-Abeba.
Face à cette situation, le gouvernement éthiopien a déclaré mardi l’état d’urgence pour six mois dans tout le pays à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres.
Le Premier ministre Abiy Ahmed avait promis la victoire dans la guerre menée contre les rebelles du TPLF dans le nord du pays.
"Nous les repousserons avec toute notre force", avait affirmé M. Abiy Ahmed dans une déclaration devant les membres du gouvernement fédéral. "Les défis sont nombreux (...) mais je peux vous dire avec certitude (...) que nous remporterons une victoire totale", avait réitéré le Premier ministre éthiopien.
La réaction ce samedi du gouvernement fédéral intervient aussi au lendemain de la signature à Washington d’un accord pour la création d'une alliance entre neuf groupes rebelles issus de différentes ethnies d'Ethiopie, y compris les rebelles du TPLF.
Alors les combats font rage dans le nord du pays, le gouvernement a démenti toute avancée des rebelles tout en écartant toute menace sur la capitale Addis-Abeba.
La porte-parole du Premier ministre, Billene Seyoum, s’est élevée vendredi contre un "discours alarmiste" aggravé par une campagne de désinformation menée par les rebelles du TPLF dans le but de créer "un faux sentiment d'insécurité".
Le gouvernement éthiopien a également accusé certains médias occidentaux d’avoir intensifié la propagande des rebelles contre l’Ethiopie au cours de ces derniers jours.
" Cela fait partie de la pression occidentale continue exercée sur l'Ethiopie afin de forcer le pays à s'incliner pour des intérêts extérieurs", déplore l’agence de presse officielle éthiopienne ENA qui a cité trois chaînes de télévisions et une agence de presse internationales.
Péoccupations de l'Onu
Face à cette escalade, rappelle-t-on, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est dit "profondément préoccupé ", tout en appelant à un cessez-le-feu durable "qui soit négocié".
Dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion consacrée vendredi à la situation en Ethiopie, l’instance exécutive de l’ONU a demandé la cessation des hostilités et l’instauration d’un dialogue national inclusif afin de résoudre la crise actuelle et de jeter les bases qui permettraient d’assurer la paix et la stabilité dans tout le pays.
Les membres du Conseil se sont également dits "très inquiets" des répercussions du conflit sur la situation humanitaire en Éthiopie, ainsi que sur la stabilité du pays et, plus largement, de la région.