Au bout d’une heure et vingt minutes de conférence virtuelle, le patron de Facebook annonçait la nouvelle. Le groupe Facebook s’appellera à l’avenir Meta. La raison de ce changement de nom? Permettre à la société «d’englober» les nouvelles ambitions du réseau social. En clair: participer activement au lancement d’un monde numérique, «immersif et joyeux», dans lequel chaque utilisateur sera appelé à mener une seconde vie numérique.
Pour Lonni Besançon, ce monde du futur n’est pas pour demain. «On est encore très, très, très loin de réussir à imiter le monde réel via des expériences virtuelles», prédit notre invité. Selon lui, quelques dizaines d’années nous séparent encore d’une telle prouesse.
À cette frontière technologique s’ajoutent plusieurs risques qui pourraient refroidir une partie des utilisateurs à l’idée de sauter à pieds joints dans ce monde virtuel: l’invasion de la vie privée, l’isolement des utilisateurs, une sollicitation toujours plus longue du «temps de cerveau disponible»… Autant de «sujets importants», admet Lonni Besançon, pour qui, néanmoins, «comme pour le reste», tout est une question de «mesure et de dosage». Le contrôle des données, enfin, fait partie de la liste des préoccupations. Facebook fait l’objet en ce moment même d’accusations de la part d’une ex-salariée, Frances Haugen, qui a quitté le groupe en emportant des milliers de documents de forums internes. Des pièces visiblement compromettantes pour le géant du numérique.