La commune d’Allonnes, en banlieue du Mans dans la Sarthe, a fait l’actualité ces derniers jours en raison de la fermeture de sa mosquée radicale. Le Figaro révèle jeudi 4 novembre qu’elle était en plus hébergée gratuitement par la mairie, laquelle avait mis sa salle multiculturelle à disposition des deux associations musulmanes concernées.
Lors du conseil municipal du 3 novembre, le maire communiste Gilles Leproust a été interpellé par une figure d’opposition Gaëtan Cordelet au sujet de ces locaux. Il a concédé qu’en effet, les associations musulmanes AAJM (Association allonnaise pour le juste milieu) et Al Qalam disposaient de locaux pour leur usage exclusif "à titre gratuit", plaidant l’égalité de traitement pour tous les cultes et associations.
Il ajoute que ces deux associations "ne touchent aucune subvention de la ville", que "des commissions de sécurité" y passent régulièrement, et que l’entretien et le nettoyage sont à leur charge. M.Cordelet souligne toutefois que la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État "proscrit la mise à dispositions de moyens pour un culte si c’est de façon exclusive et pérenne, une condition que semble remplir la mosquée d’Allonnes", installée là depuis 2010.
Le Figaro précise que l’église Saint-Martin peut quant à elle servir gratuitement au culte catholique car la loi de 1905 le permet pour les locaux déjà existants lors de son adoption. Or, le bâtiment se trouve là depuis près de 1.000 ans.
Prêches radicaux
La mosquée d’Allonnes a été fermée pour six mois le 25 octobre sur décision de la préfecture de la Sarthe. L’arrêté préfectoral indique que les imams prêchaient en faveur du "recours au djihad armé", de "la mort en martyr" et de "l’instauration de la charia". Les non-croyants y étaient qualifiés "d’ennemis de l’islam", "d’animaux" qui "iront en enfer". Un prêche unique en 2021 a décrit les Français comme des "mécréants" qui sont "islamophobes" et a promu la haine envers la France.
De plus, les responsables des deux associations, selon les informations des services de renseignement, s’étaient exprimés avec des jeunes sur les caricatures de Charlie Hebdo, affirmant que "ces gens méritent la mort". En octobre 2020, ils s’étaient réjouis de la mort de Samuel Paty et avaient érigé le terroriste en "martyr".
Depuis 2015
Enfin, une centaine d’enfants qui fréquentaient l’école coranique subissaient eux aussi des discours radicalisant, et ce dès 2015. Après les attentats de Charlie Hebdo, un habitué de la mosquée les avait notamment encouragés à ne pas respecter les minutes de silence et de remercier "Dieu qui a vengé le prophète". "Les Français comprennent enfin que nous sommes armés et prêts à faire la guerre", avait ajouté un autre.
La préfecture avait annoncé la procédure de fermeture le 13 octobre, mais la mairie n’avait réagi que deux semaines plus tard. "Nous sommes également attachés à la présomption d’innocence. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas voulu mêler nos voix à cette +tempête médiatique+". Elle affirme ne pas avoir été informée de ces faits, qui remontent pourtant à plusieurs années, et déplore la "stigmatisation vécue par la population musulmane de la ville". "Nous nous donnerons les moyens de former des citoyens éclairés respectueux des règles de la République", conclut-elle.