Une opération, qui pourrait être adaptée au cinéma, a été réalisée par un groupe de six malfaiteurs mercredi 3 novembre, à Bassecourt, en Suisse, à quelques kilomètres de la frontière avec la France, rapporte le journal suisse Le Matin.
Les matériaux précieux d’une horlogerie étant la cible principale de l’infraction, les criminels ont d’abord pris en otage la famille de l’entrepreneur pour dévaliser ensuite les locaux de l’entreprise.
Chemin faisant vers la frontière avec l’Hexagone en convoi de trois voitures, dont celle de l’horloger, les voleurs ont laissé leurs otages et leur véhicule dans une forêt non loin d’une commune de Bourrignon, précise le média.
Malgré la réaction rapide de la Police cantonale jurassienne, de l’Administration fédérale des douanes (AFD) et l’installation de deux postes de contrôle à la frontière, les suspects ont forcé le barrage en blessant un douanier pour s’enfuir sur le territoire français, poursuit le journal.
Selon Le Matin, près de Belfort, en France, deux voitures brûlées portant des plaques françaises et avec au moins une arme à bord, ont été retrouvées. Les forces de l’ordre suisses ont ouvert une enquête concernant ce délit.
Hausse de la criminalité?
Le média helvétique rappelle également que le début des années 2010 a été marqué par un nombre élevé d’actes criminels contre les entreprises horlogères et autres sociétés travaillant avec des métaux précieux.
Le même scénario que celui de cette semaine, avec prise d’otages et cambriolage, s’est reproduit quatre fois en 2011-2012.
En 2013, l’entreprise familiale Joseph Erard, spécialisée dans la fabrication de boîtes de montres haut de gamme, en a été trois fois victime, avec des séquestrations d’employés, conclut Le Matin.
La France, une des championnes du crime dans l’UE
Selon une étude menée par l'ONG Global Initiative Against Transnational Organized Crime (GIATOC, Initiative mondiale contre le crime organisé transnational), l’Hexagone est un des pays européens les plus affectés par le crime organisé.
L’Index de la GIATOC du crime organisé international, évaluant les 193 États membres de l’Onu selon leur taux de criminalité, place la France à la 59e place, proche de l’Italie (53e) ou de certains pays des Balkans.
Huitième d’Europe dans ce classement déplorable, l’Hexagone abrite principalement de "gangs de banlieue", qui sont d’ailleurs moins structurés que des réseaux criminels de certains autres pays criminalisés, ainsi que des membres de mafias étrangères, venant principalement d’Italie, d’Europe de l’Est et du Nigeria.
Selon le rapport de la GIATOC, les villes les plus touchées par le fléau du crime organisé sont Paris, Grenoble, Marseille, Lyon et Lille.