La compagnie iranienne IRIB, contrôlant la radio et la télévision d'État, a publié mercredi une vidéo montrant la confrontation survenue entre des bâtiments de guerre de l'US Navy et de la marine des Gardiens de la révolution en mer d'Oman.
Précédemment, la République islamique avait affirmé avoir fait échouer une tentative de la marine américaine de s'emparer d'un tanker transportant du pétrole iranien, une affirmation vivement démentie par le Pentagone.
La scène en question
La vidéo montre la descente de militaires iraniens sur un tanker ainsi que des manœuvres de navires des deux pays. Y figurent deux destroyers américains de classe Arleigh Burke, des hélicoptères américains et iraniens et des vedettes de combat iraniennes.
À un moment, les navires des Gardiens de la Révolution empêchent le destroyer USS The Sullivans (DDG-68) de s’approcher du tanker en lui barrant la route, des militaires le ciblant avec des mitrailleuses lourdes.
Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a catégoriquement démenti mercredi la version iranienne des faits, la qualifiant de "bidon". "J'ai vu les affirmations iraniennes et elles sont absolument, totalement mensongères", a-t-il déclaré à la presse, cité par l’AFP. "Il n'y a eu aucun effort de navires américains de saisir quoi que ce soit."
L'incident s'est déroulé la semaine dernière, a indiqué à l'AFP un responsable du ministère américain de la Défense ayant requis l'anonymat. "Nous avons vu les forces iraniennes encercler le navire, monter à bord et le saisir, avant de l'emmener dans les eaux iraniennes", a-t-il assuré.
Les États-Unis n'ont pas pour l'instant publié de preuves illustrant leur position.
Des relations au plus bas
L'Iran et les États-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980 à la suite d'une prise d'otages par des étudiants islamistes à l'ambassade américaine de Téhéran, il y a tout juste 42 ans, le 4 novembre 1979. Pendant 444 jours, jusqu’au 20 janvier 1981, 52 diplomates et civils américains y avaient été retenus.
Les tensions entre les deux pays se sont accentuées depuis le retrait de Washington, en 2018, d'un accord nucléaire conclu entre l'Iran et plusieurs puissances, suivi du rétablissement de lourdes sanctions dont Washington ne cesse de compléter la liste.