Bien que la crise sanitaire liée au Covid-19 ait entraîné une chute de 8% du PIB français en 2020, la pauvreté est restée dans l’Hexagone au même niveau qu’en 2019, selon une récente étude de l’Insee.
Selon ses calculs, en 2020, le taux de pauvreté touchait 14,6% de l’ensemble de la population française, soit 9,3 millions de personnes. Il s’agit en effet d’un chiffre stable par rapport à 2019. L’Insee constate que ce résultat a été rendu possible "par les mesures exceptionnelles mises en place pour lutter contre les effets de la crise sanitaire".
Sans ces mesures, dont l’activité partielle et les aides ciblées, le taux de pauvreté, qui se définit comme un niveau de vie inférieur à 60% du niveau de vie médian, aurait progressé de 0,6%.
La méthodologie employée pour l’enquête ne prend pourtant pas en compte que la France métropolitaine et les ménages "ordinaires", en excluant donc les individus qui vivent en collectivité ou en communauté, ainsi que les personnes sans domicile, soit au total 1,4 million d’individus.
La précarité s’aggrave
Dans une autre étude dévoilée ce 3 novembre, l’Insee a analysé des données anonymisées de transactions bancaires d’un échantillon de 203.000 clients de la Banque postale, surtout issus des catégories les plus modestes. Pour ces derniers, sur l’ensemble de l’année, les revenus se sont avérés inférieurs de 3% aux montants attendus, constate l’Insee.
En mai dernier, un rapport de 150 pages du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et les exclusions (CNLE) constatait que la crise sanitaire n’avait pas créé plus de pauvres que la crise économique de 2008, notamment grâce aux aides versées par l’État.
L’Insee indiquait alors qu’environ 300.000 emplois avaient été perdus entre décembre 2019 et décembre 2020, contre un million en 2008.
En revanche, en août 2021, la Banque de France constatait que la pandémie avait accru les inégalités en matière d’épargne en France, bien que le montant des sommes mises de côté par les Français ait atteint un niveau historique.