S’exprimant le 3 novembre au Forum sur la sécurité organisé par l’institut Aspen le général Mark Milley, chef d’état-major des armées des États-Unis, a admis que les années de domination américaine pourraient être révolues.
"Nous entrons dans un monde tripolaire avec les États-Unis, la Russie et la Chine, toutes de grandes puissances", a-t-il avancé.
Il trouve que le maintien de la paix entre les "grandes puissances" dans une configuration tripolaire sera nettement plus difficile qu’à l’époque de la guerre froide, lorsque deux puissances étaient opposées.
Selon lui, du point de vue stratégique le monde est moins stable qu’au cours de "ces 40, 50, 60 ou 70 dernières années".
"Qu’est-ce que cela veut dire? Cela signifie que nous devront mettre l’accent, à mon avis, sur le maintien de la paix entre les grandes puissances", a-t-il précisé.
"Aujourd'hui, les États-Unis, la Russie, la Chine, leurs alliés et leurs partenaires devront être très prudents et conscients de la façon dont ils traiteront les uns avec les autres à l'avenir et une communication coordonnée entre les grandes puissances sera une nécessité."
Troupes russes près de l’Ukraine: rien d’ouvertement agressif
Le général a également commenté les informations des médias américains sur les déplacements de troupes russes près de la frontière ukrainienne. Il a indiqué que Washington n’y voyait "rien d’ouvertement agressif".
Le Washington Post avait précédemment évoqué une accumulation renouvelée, depuis le printemps, de troupes russes près de la frontière ukrainienne.
L’information du quotidien a été démentie par Moscou, mais aussi par Kiev.
Le porte-parole du Kremlin a déclaré que les images satellite sur lesquelles l’information était basée montraient, en réalité, la frontière biélorusse et non ukrainienne.
Quant à Kiev, son ministère de la Défense a indiqué dans un communiqué n’avoir observé aucun déploiement supplémentaire vers la frontière.
L’illusion d’un monde unipolaire
Le constat du général américain sur un monde tripolaire ne fait que confirmer l’idée exprimée à maintes reprises par le Président russe concernant un monde unipolaire.
"Il est évident que l’époque liée aux tentatives de construire un ordre mondial centralisé et unipolaire est révolue. D’ailleurs, elle n’a jamais commencé. Il y a eu une tentative dans cette direction. Mais c’est aussi du domaine du passé. Un tel monopole est, par sa nature, contraire à la diversité historique culturelle de notre civilisation", a-t-il signalé lors du forum économique de Davos organisé cette année par visioconférence.
Plus tôt encore, il avait affirmé qu’un monde unipolaire n’était qu’une illusion.
"L’effondrement de l’Union soviétique a créé l’illusion que ce monde [unipolaire, ndlr] était possible et qu’il perdurerait. Mais ce n’est qu’une illusion. Je l’ai toujours dit et les événements de ces derniers temps le prouvent", avait-il déclaré lors de sa conférence de presse annuelle en décembre 2019.