"L'organisation d'un débat parlementaire que vous appelez de vos voeux constitue une prérogative partagée entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Vous comprendrez que le président de la République, garant des institutions, ne se prononce pas sur une telle initiative", écrit M. Macron dans un courrier daté du 25 octobre révélé par RTL et obtenu par l'AFP, en invitant la candidate du Rassemblement national à se rapprocher du président de l'Assemblée nationale ou des présidents des groupes parlementaires.
Emmanuel Macron renvoie également Marine Le Pen à la création, par la loi du 15 septembre 2017, d'un "médiateur du crédit" qui vise à "faciliter le dialogue" entre les institutions bancaires, les candidats ou les partis politiques.
Mme Le Pen avait "alerté" le chef de l'Etat, dans un courrier daté du 2 septembre, sur le fait que "bon nombre" de candidats à la présidentielle se trouvaient "confrontés à une quasi-impossibilité de trouver des financements" auprès des banques.
"Ainsi les candidats ne peuvent même plus faire appel aux prêts des citoyens pour financer leur campagne présidentielle", avait-elle noté, en déplorant que "la banque de la démocratie", idée soutenue par le Haut commissaire au plan et allié d'Emmanuel Macron, François Bayrou, n'ait "pas vu le jour".
En l'occurrence depuis une modification en 2001 de la loi de 1962, un candidat à la présidentielle ne peut pas contracter de prêt auprès d'un particulier, selon la CNCCFP (commission des comptes de campagne).
En outre depuis la loi "pour la confiance dans la vie politique" de 2017, il ne peut pas emprunter d'argent à des banques non européennes, ni à des entreprises privées, mais peut emprunter à des partis politiques.
Pour remédier à ces difficultés, Marine Le Pen avait demandé à M. Macron de "saisir très rapidement le Parlement afin d'ouvrir de nouvelles possibilités de financement".
Son parti le Rassemblement national, très endetté, a lui-même du mal à se financer auprès des banques.
Pour la campagne de 2017, il avait notamment eu recours à un prêt russe de 9 millions d'euros, qu'il est toujours en train de rembourser. Le RN avait aussi emprunté 6 millions d'euros au micro-parti Cotelec de Jean-Marie Le Pen, et 8 millions d'euros à un homme d'affaires Laurent Foucher. Le parti re-prête ensuite ces sommes à la candidate.