Ce 3 novembre est une journée symbolique pour l’égalité hommes-femmes. À partir de 9h22 ce matin, les femmes "travaillent gratuitement" jusqu’à la fin de l’année compte tenu de leur différence de revenus avec les hommes. La date avance d’un jour chaque année pour la deuxième fois consécutive, signe d’une régression en la matière. D’après Eurostat, l’écart salarial se situe à 16,5% en 2021, un point de plus que l’an dernier.
"L’inégalité salariale femmes-hommes se creuse encore en 2021", déplore le collectif Les Glorieuses dans un communiqué. Pour remédier au problème, l’économiste Rebecca Amsellem propose trois mesures qu’elle souhaite voir portées par les candidats à la présidentielle: conditionner l’accès aux marchés, subventions et prêts publics à des preuves d’égalité de rémunération, revaloriser les salaires davantage occupés par les femmes, et avoir un congé parental identique pour les deux parents.
Une pétition a été lancée pour promouvoir ces mesures, relayée notamment par Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel, lesquels se sont engagés à mettre un terme à cette inégalité en cas de victoire à l’élection présidentielle. Pour rappel, Emmanuel Macron avait quant à lui fait de l’égalité hommes-femmes la grande cause de son quinquennat.
Impact de la crise
Mais ce calcul se base sur les statistiques de 2019, et ne tient donc pas compte des effets de la crise sanitaire sur ce sujet, ni des récentes mesures du gouvernement. Mais d’après Rebecca Amsellem, cette fois dans Les Échos, l’"impact sanitaire pourrait être très négatif sur les salaires des femmes". Elle explique que les secteurs parmi les plus aidés par l’État sont ceux "à prédominance masculine" comme l’aéronautique et le numérique, à l’opposé des secteurs médical et de l’enseignement qui en comportent davantage.
Quotas
Il y a tout juste une semaine, le Sénat a adopté une proposition de loi portée par La République en marche pour "accélérer l’égalité économique et professionnelle". Le texte avait été voté à l’unanimité à l’Assemblée nationale le 12 mai. L’une de ses mesures principales est l’introduction de quotas pour favoriser l’accès des femmes aux postes de direction des grandes entreprises. D’ici à 2027, au moins 30% d’entre elles devront occuper ces postes, et 40% en 2030.