"Dois-je attendre de bonnes ou de mauvaises nouvelles?" Nouveau tournant dans les relations déjà tendues entre la France et l’Australie. La presse australienne a dévoilé un SMS adressé par Emmanuel Macron au Premier ministre australien Scott Morrison deux jours avant l'annonce de la rupture du contrat géant sur les sous-marins.
Si, selon le Daily Telegraph, ce SMS est présenté comme la preuve que la France savait, avant l'annonce officielle, que son contrat sur les sous-marins était sur le point d'être rompu, l’Élysée, contacté par Le Parisien, affirme que le Président "ne savait pas où en étaient les discussion".
"Divulguer le SMS d’un échange entre chefs d’État ou de gouvernement, c’est une méthode assez inélégante et particulière. Jamais le Président de la République ne s’aviserait à divulguer ce genre de communication. Et cela n’est pas de nature à améliorer les relations entre la France et l’Australie", a indiqué la source au sein de l’Élysée.
Interrogé sur ABC quant à la provenance de cette fuite, le ministre australien a décidé de ne rien dire et ne pas "se laisser aller" sur ce sujet.
Crise des sous-marins
La décision de Canberra en septembre a viré à une crise diplomatique sans précédent entre la France, les États-Unis et l’Australie, laquelle a rompu un contrat de plus de 50 milliards d’euros pour l’acquisition de 12 submersibles français au profit d’américains.
Toute la "manœuvre" s’est déroulée à l’insu de la France et s’est terminée par un nouveau partenariat stratégique baptisé "AUKUS" (Australie-UK-USA). Les tensions sont montées au niveau diplomatique, Paris ayant décidé dans la foulée le "rappel immédiat" pour consultations de ses ambassadeurs dans ces deux pays alliés.
Lors d'une rencontre le 29 octobre au Vatican avec Joe Biden, ce dernier, visiblement désireux de surmonter cette brouille, n'a pas présenté d'excuses mais a reconnu que ce qui avait été fait "était maladroit et n'a pas été fait avec beaucoup d'élégance". Il a assuré qu'il croyait que "la France avait été informée très en amont que le contrat ne se ferait pas".
À un journaliste qui, en marge du G20 de Rome, a demandé au Président français s’il pensait que le Premier ministre australien lui avait menti à propos des négociations secrètes entre l'Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni, Emmanuel Macron a rétorqué qu’il ne le pensait pas, mais qu’il le savait.