Le gouvernement éthiopien a décrété ce mardi 2 novembre l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire du pays, relate l'Ethiopian News Agency (ENA).
"Le Conseil des ministres a déclaré l'état d'urgence à l'échelle nationale à compter du mardi 2 novembre 2021", précise l’agence.
L'état d'urgence a été décrété au moment où les combats font rage depuis dimanche entre les forces éthiopiennes et les rebelles du Front de libération du peuple du Tigray (FLPT) autour de Kombolcha et de Dessie relevant de la région d’Amhara.
La décision du Conseil des ministres devrait être approuvée par la Chambre des représentants (chambre basse du parlement) dans le courant des 24 heures.
Le Premier ministre Abiy Ahmed, qui s'est entretenu le 1er novembre avec des responsables gouvernementaux de haut niveau sur l'actualité du pays, a promis la victoire dans la guerre menée contre les rebelles du FLPT dans le nord du pays.
"Nous les repousserons avec toute notre force. Les défis sont nombreux [...] mais je peux vous dire avec certitude [...] que nous remporterons une victoire totale", a affirmé Abiy Ahmed dans une déclaration devant les membres du gouvernement fédéral.
Le gouvernement éthiopien avait accusé le 1er novembre les rebelles du FLPT d'avoir exécuté plus de 100 jeunes dans la ville de Kombolcha.
"Les membres du FLPT qui se sont infiltrés la nuit dernière ont tué 100 jeunes dans la ville de Kombolcha", a précisé le service de la communication du gouvernement.
Le 31 octobre, le Premier ministre a exhorté les Éthiopiens à utiliser "n’importe quelle arme [...] pour bloquer le FLPT destructeur, le renverser et l'enterrer".
Les Nations unies ont annoncé le 22 octobre suspendre tous les vols humanitaires à destination de la ville de Mekele, capitale régionale du Tigré, après qu’un avion a été interdit d’atterrissage.
Conflit dans le Tigré
Un conflit est en cours dans le nord de l'Éthiopie depuis la fin de 2020. Les autorités ont alors lancé une opération dans le Tigré en accusant le FLPT, qui avait dominé la vie politique du pays pendant une trentaine d’années, d'avoir attaqué une base militaire.
En juin, les rebelles ont pris le contrôle de Mekele et le gouvernement a annoncé un cessez-le-feu. Mais le FLPT a déclaré avoir lancé une nouvelle offensive et s'est emparé d'une grande partie du sud du Tigré.