Le projet de construction d’une muraille verte, initié il y a une quinzaine d’années pour lutter contre la désertification de l’Afrique, se concrétise. Le 1er novembre, en marge de la COP26 à Glasgow, Emmanuel Macron est revenu sur les premiers détails.
"En 10 mois nous avons obtenu des résultats tangibles: 48% des 19 milliards de dollars annoncés sont engagés", a déclaré le chef de l’État français qui avait par ailleurs pris l’initiative en janvier 2021 d’accélérer les choses.
Il a remercié le prince de Galles pour son engagement à réunir les fonds, ainsi que le fondateur d’Amazon Jeff Bezos, dont la fondation investira un milliard de dollars.
De son côté, le milliardaire américain a déclaré qu’il avait eu la chance de discuter "ces problèmes importants" en marge de la COP26 "à la recherche de solutions pour guérir notre monde".
"Le Sahel est vraiment la terre des opportunités", a réagi à cette annonce Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification.
Parmi les donateurs figurent également la Banque mondiale et la Commission européenne.
Verdir le Sahel
Le projet, initié en 2007, engage plusieurs pays africains pour la création d’une bande de végétation de Dakar à Djibouti, une muraille de 8.000 kilomètres qui traverse 11 pays. Au fil des années le programme a évolué et porte actuellement non seulement sur la plantation d’arbres mais aussi sur d’autres types de cultures, maraichères ou céréalières par exemple.
Pour Emmanuel Macron, le projet permet d’avancer sur les questions climatiques mais aussi économiques et sécuritaires.
"Ce sont des projets très concrets pour faire reculer le désert […]. Ensuite, ce sont des projets qui donnent des opportunités économiques, des emplois qui permettent de lutter contre des situations terribles qui créent ou des migrations subies, comme en connaît la région du lac Tchad, avec des déstabilisations terribles, comme en subit par exemple le Nigéria, ou des situations de terrorisme comme le Sahel en connaît. On traite avec cette initiative des vrais sujets de sécurité collective du continent africain", a-t-il avancé.
Le projet, qui pourrait voir le jour vers 2030, permettra de restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées, de créer 10 millions d'emplois et de séquestrer 250 millions de tonnes de carbone.