«Qu’Amazon conserve une neutralité dans la gestion de ces données me semble un pari extrêmement risqué», juge Pierre-Yves Rougeyron.
Interrogé par Sputnik, l’intellectuel souverainiste revient sur la décision du Royaume-Uni de déléguer à Amazon la protection des données de ses services secrets. À en croire notre invité, si certains États ont aujourd’hui recours à ces mastodontes du numérique pour des secteurs aussi stratégiques, c’est avant tout par renoncement politique. «Les Gafam sont des tigres de papier, leur business model est volatil et ils ne sont pas invulnérables», ajoute Pierre-Yves Rougeyron. Pour lui d’ailleurs, les pouvoirs étatiques participent largement, notamment à travers la recherche publique, à la puissance des Gafam.
«Jamais nous ne stockerons des données sensibles chez une entreprise américaine.» Bruno Le Maire l’assurait sur France 2 en commentant le contrat signé entre Amazon et le Royaume-Uni. Car ce serait, selon le ministre français, «perdre sa souveraineté». Une déclaration qui fait ironiser Pierre-Yves Rougeyron:
«Il est vrai que nous ne stockons pas chez les Américains, c’est évident. La plupart des services de l’État utilisent avant tout des opérateurs américains, comme Gmail, et la dépendance des ministères français à Microsoft est devenue proverbiale. Donc M. Le Maire perd, comme d’habitude, une occasion de se taire.»