"Tous les obstacles qu’on pouvait imaginer à la candidature d’Éric Zemmour ont été levés avant même l’automne. C’est vertigineux."
Geoffroy Lejeune n’en revient toujours pas. En 2015, celui qui était alors journaliste politique pour Valeurs actuelles imaginait, dans son livre Une élection ordinaire (éd. Ring), l’accession d’Éric Zemmour au pouvoir en 2017. Six ans plus tard, Lejeune, devenu entre-temps directeur de la rédaction de l’hebdomadaire conservateur, fait paraître une édition augmentée de son roman d’anticipation politique: Zemmour président, de la fiction à la réalité (éd. Ring). Pour le journaliste, l’ascension politique de l’éditorialiste n’a rien de surprenant.
"L’alchimie potentielle était déjà sous nos yeux. Il y a aujourd’hui un vide idéologique entre la droite et le Rassemblement national. La droite LR a aseptisé son discours et essaie de ressembler à Emmanuel Macron. De son côté, Marine Le Pen a choisi non pas de séduire l’électorat de droite, mais plutôt les couches populaires venues de la gauche. Je pense qu’elle se trompe, car cette stratégie n’est pas porteuse électoralement", diagnostique Geoffroy Lejeune devant les caméras de Sputnik.
Suffisant pour imaginer un destin présidentiel au polémiste? Éric Zemmour oscille entre 17% et 18% dans les intentions de vote, selon le dernier baromètre Harris Interactive paru le 27 octobre. Mieux, selon l’IFOP, 64% de ces électeurs potentiels se disent sûrs de leurs choix. "Cela fait vingt ans qu’Éric Zemmour dit la même chose. Il est donc légitime aujourd’hui", appuie Geoffroy Lejeune.
"Son intérêt et même peut-être son obligation vis-à-vis des gens qui vont lui faire confiance et qui vont voter pour lui, c’est de refonder la droite", tranche Geoffroy Lejeune.