La maire de Paris et candidate à la présidentielle 2022 Anne Hidalgo a traité Éric Zemmour, candidat potentiel à la présidence, de "négationniste", "raciste" et "guignol" en expliquant qu'elle ne voulait pas débattre avec lui dans l'émission Le Grand Jury de LCI/RTL/Le Figaro.
"J'en appelle à ce que cette élection présidentielle soit une vraie élection présidentielle avec un vrai débat, pas un débat sur cette candidature d'un guignol", s'est emportée Anne Hidalgo.
"Je ne débats pas avec un négationniste, je ne débats pas avec un raciste et je ne débat pas avec cette personne-là qui est en train de bafouer et de marcher complètement, de piétiner ce qui est l'histoire de notre pays, ce qui est sa grandeur et ce que sont ses valeurs", a fait valoir la maire de Paris.
Toutefois, si M.Zemmour devenait candidat à la présidentielle et si un débat était organisé entre tous les prétendants, Mme Hidalgo y participerait, a-t-elle précisé.
"Mais (pas) un débat, là, dans les mois d'installation de cette campagne avec cette personne", a-t-elle ajouté.
"Il y a quelques années, des propos comme ceux de Zemmour auraient été prononcés sur une antenne, il y aurait eu des manifestations", a-t-elle encore considéré, en estimant que "monsieur Zemmour assène des contre-vérités, des messages de haine, des messages racistes, des messages antisémites".
"Personne ne va dans la rue pour manifester (alors qu'il) vous explique que le général De Gaulle et Pétain, c'est la même chose... Et il y a pas une manif dans les rues de nos villes, vous croyez que ça, c'est un pays qui va bien ?", a-t-elle interrogé, en appelant au "réveil" avant qu'il ne soit "trop tard".
Éric Zemmour, plusieurs fois poursuivi pour des déclarations controversées, a été souvent relaxé mais aussi condamné à deux reprises pour provocation à la discrimination raciale en 2011 et pour provocation à la haine envers les musulmans en 2018.
Selon les derniers sondages, Emmanuel Macron arriverait en tête du premier tour de la présidentielle de 2022, suivi de Marine Le Pen (RN) et d'Éric Zemmour, possible candidat mais pas encore déclaré.
Que disent les sondages?
Le sondage Harris Interactive pour Challenges du 27 octobre a fait état d'une légère progression d'Anne Hidalgo (+5%), alors que les autres candidats affichent le même score que la semaine précédente. Emmanuel Macron, qui n'a pas dit s'il était candidat ou non, bénéficie encore d’une confortable avance sur ses concurrents avec 23 à 25% des intentions de vote.
Le potentiel champion de la droite Éric Zemmour compte entre 17 et 18%, confortant sa position de second pour la quatrième semaine consécutive, alors que Marine Le Pen du Rassemblement national obtient 16%. D'ailleurs, le sondage réalisé du 22 au 25 octobre ne reflète que la dynamique actuelle, et non les résultats dans près de six mois.
Une autre enquête d'opinion publiée le même jour affiche des résultats différents. Emmanuel Macron se situerait entre 23 et 26%, selon le candidat de la droite. D'après le sondage Elabe pour BFM TV, Marine Le Pen se qualifierait pour le second tour avec 19% des voix, tandis qu’Éric Zemmour serait troisième (15-16%) et Xavier Bertrand quatrième (13%).