Après avoir voulu faire un attentat à Lille, il est relâché à cause d’une erreur judiciaire

En détention provisoire depuis plus d’un mois pour des menaces répétées de faire sauter la gare de Lille-Flandres en y commettant un attentat, un trentenaire a été remis en liberté ce mercredi. En cause, un vice de procédure que pointe son avocat.
Sputnik
Le 14 septembre, un certain Missoum S. âgé de 34 ans a été arrêté après une alerte donnée par une passagère du métro lillois, relate La Voix du Nord. La femme a reçu des menaces de la part de cet individu qui ne cessait de hurler "si je ne fais pas un attentat à la gare de Lille-Flandres, je suis un fils de p*te".
"D’après ce qu’on entend, vous êtes particulièrement véhément", a par la suite déclaré le président du tribunal Mikael Simoens en parlant de l’enregistrement fait par la passagère dans le métro.
Comme le relate le quotiden, l’arrestation de l’homme n’a pas été facile, les policiers ayant été menacés d’être brûlés. Il promettait également de s’en prendre à leurs familles. À son arrivée au commissariat, où il a d’abord été placé en garde à vue, le trentenaire a affirmé vouloir "cramer le commissariat".
L’individu se cognait la tête contre les murs et a donc été transporté à l’hôpital, sa garde à vue ayant été interrompue pour deux jours, soit le temps qu’il a passé en unité psychiatrique.
Après sa comparution immédiate le 20 septembre, le trentenaire a été placé en détention provisoire, puisque les juges ont réclamé une expertise psychiatrique approfondie.
Trois ans de prison requis
Un mois plus tard, le 27 octobre, au tribunal, tout en affirmant que Missoum S. n’avait pas de maladie psychiatrique, ce qui aurait pu altérer sa responsabilité, l’expert-psychiatre a relevé "des traits saillants antisociaux, une déficience légère, une polytoxicomanie", indique La Voix du Nord.
"Au commissariat, il a quand même fini tout nu, avec un casque sur la tête et des serflex dans le dos parce qu’il voulait s’étrangler avec son sweat-shirt", a dénoncé la défense, Me Maxime Blanc, concernant le diagnostic.
Pointant 20 mentions sur le casier judiciaire du trentenaire et le fait que le détenu ait répété ses menaces, la procureur Anaïs Leborgne a exigé trois ans de prison, dont la moitié en détention.
Cependant, à l’énonciation de la décision, au terme du délibéré, le président Simoens a déclaré que le tribunal a "fait droit à la nullité de procédure", plaidée par Me Blanc.
L’avocat de la défense a révélé qu’étant sous curatelle, son client aurait dû être assisté d’un avocat pendant son arrestation, ce qui n’a pas été le cas.
Le trentenaire a été libéré le 27 octobre. C’est au tribunal d’engager une nouvelle procédure contre lui.
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