Gina Raimondo a précisé que les droits de douane imposés par Trump resteraient en vigueur, mais qu'une partie de l'acier européen en serait exempté, à condition d'être entièrement produit dans l'UE -et pas seulement traité après avoir été produit en Chine.
Les Vingt-Sept vont en retour suspendre la surtaxation de produits américains comme le bourbon et les motos, qui devait passer à 50% le 1er décembre, a-t-elle annoncé.
Les États-Unis et l'UE vont également abandonner leurs plaintes respectives auprès de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC).
Gina Raimondo n'a en revanche pas indiqué quelle quantité d'acier européen serait exemptée de droits de douane aux États-Unis, évoquant des "volumes limités".
Trois sources au fait des négociations avaient auparavant déclaré à Reuters que l'accord en cours de finalisation allait permettre à l'UE d'exporter sans droits de douane 3,3 millions de tonnes d'acier par an.
Au-delà de ce quota, les exportations d'acier européen devraient demeurer taxées, sauf les produits auxquels le département du Commerce a octroyé au cours de l'année écoulée une exemption de droits de douane, dont ils pourront continuer à bénéficier pendant deux ans.
L'objectif d'un acier décarbonné
Techniquement, cet accord transitoire ne remet pas en cause les droits de douane de 25% sur l'acier et 10% sur l'aluminium imposés par Donald Trump en mars 2018 en vertu de la "section 232" de la loi sur le Commerce de 1962, qui permet au Président américain de prendre des décisions pour préserver la sécurité nationale.
Mais si les quotas évoqués par les sources sont confirmés, il exemptera de fait une très grande partie des exportations européennes vers les États-Unis, qui s'élevaient à environ cinq millions de tonnes d'acier par an avant le début de cette guerre douanière.
L'apaisement des relations commerciales avec l'UE est l'une des priorités de Joe Biden pour faire face à la Chine qui a inondé le marché mondial avec son acier subventionné.
L'accord annoncé samedi va permettre aux États-Unis et à la l'UE de faire face ensemble au "défi commun" de la surproduction d'acier chinois, a souligné Gina Raimondo.
Il pourrait soulager l'économie américaine alors que le prix de l'acier américain a atteint un niveau record de 1.900 dollars la tonne dans un contexte de surchauffe économique post-pandémie de Covid-19, contribuant à la hausse des prix des produits manufacturés fabriqués aux États-Unis, dont les voitures.
A terme, selon l'administration Biden, l'objectif des États-Unis et de l'UE est de conclure un accord sur la production d'acier et d'aluminium décarbonnés.
"Cela montre que nous pouvons résoudre la crise climatique tout en protégeant mieux nos ouvriers, que nous n'avons pas à choisir entre le climat et l'économie", a affirmé le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison blanche, Jake Sullivan.