La Russie avertit de l’impact négatif des énergies renouvelables sur l’environnement

L’utilisation de sources des énergies renouvelables a également des effets néfastes sur l’environnement, considère le secrétaire du Conseil de sécurité russe. À l’approche de la COP26, Nikolaï Patrouchev rappelle qu’elles ne sont pas une solution absolue aux problèmes climatiques, relate le quotidien russe Komsomolskaïa Pravda.
Sputnik
Les énergies renouvelables ne sont pas une raison pour abandonner complètement des sources d’énergie traditionnelle, vu les effets indésirables qu’elles peuvent aussi avoir sur l’environnement, explique Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité russe dans une interview au quotidien russe Komsomolskaïa Pravda. De plus, il évoque nombre de problèmes liés à leur mise en place.
"Il est clair que la transition des combustibles fossiles vers la production d'énergie renouvelable ne peut être que progressive. Compte tenu de l'instabilité des systèmes d'énergie verte, ainsi que des problèmes émergents en matière de production et d'élimination des équipements, les rumeurs d'un abandon radical imminent des sources d'énergie traditionnelles sont très exagérées", souligne Nikolaï Patrouchev.

L’impact négatif sur la flore et la faune, et aussi sur les humains

Les sources d’énergie alternatives dans leur ensemble ne sont pas respectueuses de l'environnement, estime l’homme politique russe.
"Nous observons une baisse moyenne de la température d'environ cinq degrés dans les endroits où les centrales solaires sont en service, ce qui a un impact négatif sur la flore et la faune. En outre, les vapeurs de substances toxiques utilisées dans le fonctionnement des convertisseurs de lumière solaire ont un impact négatif sur les humains", a-t-il expliqué, se référant à des conclusions scientifiques.
L’élaboration de ces dispositifs est dangereuse pour la nature, ajoute-t-il. Il rappelle que lors de la production d'un seul panneau solaire, des dizaines de kilogrammes de dioxyde de carbone sont émis dans l'atmosphère.
"La fabrication des panneaux des centrales solaires, ainsi que l'extraction des métaux rares qui les composent, est un processus qui demande beaucoup d'énergie et se situe dans des pays qui ont tendance à utiliser des centrales au charbon", a relaté Nikolaï Patrouchev.

"Des oiseaux meurent"

L’impact des parcs éoliens sur la nature n’a pas été laissé de côté non plus par le secrétaire du Conseil de sécurité russe. D’après lui, ils ne sont pas complètement sûrs pour l’environnement et ont eux aussi un effet néfaste.
"Des problèmes similaires s'appliquent aux parcs éoliens, qui ne sont pas eux-mêmes une source de carbone. Leur installation nécessite de grandes surfaces de terrain. Des oiseaux meurent lors de collisions directes avec les pales. Les vibrations à basse fréquence transmises par le sol ont un impact négatif sur la faune et la flore", a énuméré l’homme politique.
Qui plus est, il existe le problème du remplacement constant des pales des éoliennes, ajoute-t-il.
"Les États-Unis exportent 80 % des panneaux solaires et éoliens usés vers les pays asiatiques et africains, tandis que l'Europe en exporte plus de la moitié. Ces manœuvres sont menées par l'Occident sous le couvert d'une assistance technologique aux États en développement."

L’utilisation massive de voitures électriques poserait problème

L’homme politique russe a également listé les désavantages de la généralisation de véhicules électriques dont la production est à la mode dernièrement dans le contexte de la lutte contre le réchauffement climatique.
"En outre, l'utilisation massive de voitures électriques nécessitera de l'électricité pour les recharger, ce que les centrales solaires et éoliennes ne sont pas en mesure de produire avec le développement actuel de la technologie."
Quant à l'utilisation des biocarburants, elle réduit, avec la pollution atmosphérique, les ressources alimentaires et augmente les prix des denrées alimentaires, a-t-il avancé.
"Compte tenu de l'accent mis actuellement sur l'énergie solaire et éolienne, ainsi que sur la production de véhicules électriques, l'extraction des métaux de terres rares utilisés dans la production de batteries devrait croître au moins trois à cinq fois plus vite qu'au cours des dernières années, et l'extraction du cobalt et du lithium devrait être multipliée par des dizaines de fois. Cela entraînera l’augmentation des terres perturbées par l'extraction minière", a résumé secrétaire du Conseil de sécurité russe.

Les énergies renouvelables au centre des discussions

En pleine flambée du prix du gaz en Europe, ainsi qu’à l’approche de la COP26, les discussions sur le climat ne cessent de faire partie des agendas de nombreuses institutions sociales et politiques. Les voix en faveur ou contre les énergies renouvelables s’élèvent de différentes parties, mais aucun consensus ne semble encore trouvé.
Alors que dans une interview avec Sputnik, Béatrice Buffon, à la direction internationale d’EDF, s’est dite persuadée que les énergies renouvelables avaient un grand potentiel, de même que le nucléaire, un analyste du Fonds russe de la sécurité énergétique a déclaré à Sputnik que d’après lui, les sources d'énergie renouvelables étaient notamment responsables de la situation actuelle en Europe.
Toutefois, la responsable d’EDF a évoqué la production d’un mélange d’énergies -nucléaire, renouvelables, gaz- qui pourrait sauver le monde d’une nouvelle crise énergétique, selon elle.
Malgré les obstacles existants, le dialogue entre tous les acteurs du domaine existe; le secteur mondial de l'énergie est en plein essor et présente un grand potentiel de développement, selon les représentants des organisations internationales qui se sont réunies lors de la Semaine russe de l’énergie, laquelle s’est tenue en octobre à Moscou.
Discuter