Huit ans de prison pour le violeur septuagénaire qui se faisait passer pour un top-model

Jack Sion, le violeur de 74 ans qui s’inventait des identités sur des sites de rencontres a été condamné à huit ans de prison par la Cour criminelle de Montpellier, relate BFMTV.
Sputnik
Le phénomène d’usurpation d’identité sur les sites de rencontres ne date pas d’hier, mais il a connu une nouvelle actualité avec le procès de Jack Sion. Le septuagénaire de 74 ans, qui se faisait passer pour un playboy sur Internet, a en effet été condamné à huit ans de prison pour viol par surprise, rapporte BFM TV.
Sous le pseudonyme d'Anthony Laroche, le mystificateur était parvenu à appâter vingt-quatre femmes sur des sites de rencontres, pour avoir une relation sexuelle avec lui, les yeux bandés et les mains liées. Plusieurs plaintes avaient cependant été déposées contre lui, certaines de ses conquêtes ayant éventé le subterfuge.
Une longue bataille judiciaire avait alors débuté, autour de la notion de "viol par surprise". En 2018, la justice avait d’abord donné raison à l’accusé, arguant que les plaignantes s’étaient rendues de leur plein gré au domicile de Jack Sion. Mais en 2019, la Cour de Cassation en avait pris le contrepied, jugeant que le viol était bel et bien caractérisé.
La question de la surprise a de nouveau été au cœur des débats devant la Cour criminelle départementale de Montpellier, le 29 octobre. L’avocat de Jack Sion a souligné que les plaignantes avaient accepté les règles du jeu avant leur rencontre, plaidant pour "la confrontation de deux sujets libres, capables de dire oui ou non".
"En acceptant le scénario, elles ont accepté de ne découvrir l’identité de leur partenaire qu’après le rapport sexuel. Les plaignantes pouvaient retirer leur bandeau, le stratagème pouvait être mis en échec, il n’a pas trompé leur consentement", a ainsi affirmé Me Laurent Poumarède durant l’audience, selon Midi Libre.
L’avocat général a pour sa part requis douze ans de réclusion, dénonçant les actes d’un "prédateur particulièrement cynique", qui ciblait des femmes fragiles sur les sites de rencontres. Le mis en cause a finalement été reconnu coupable des viols aggravés sur trois plaignantes, écopant de huit ans de prison.

Dangers des sites de rencontre

Les sites de rencontres sont souvent confrontés à de semblables usurpations d’identité, qui portent plus ou moins à conséquence. Une récente étude du site Once révélait ainsi que 52% des célibataires utilisant ces sites avaient déjà rencontré quelqu’un ayant menti sur son profil. 61% d’entre eux affirmaient également avoir été bernés par une photo qui ne correspondait pas à la réalité.
Des mystifications qui peuvent déboucher sur de véritables agressions. En Île-de-France, les forces de l’ordre sont ainsi confrontées à une recrudescence de faux rendez-vous coquins. Les arnaqueurs se font passer pour des prostituées sur les sites de petites annonces, et dépouillent les victimes qui se rendent aux rendez-vous, rapporte Actu.fr.
"C’est toujours le même mode opératoire. Les victimes vont sur des applications de rencontre, mais ne se doutent pas qu’il s’agit de pièges tendus par des personnes peu scrupuleuses pour les détrousser […] Tous les départements d’Île-de-France sont concernés par ce phénomène", explique un enquêteur au média.
Le sites de rencontres avaient d’ailleurs connu un regain d’intérêt pendant la crise sanitaire. Tinder avait notamment enregistré un pic d’activité lors du troisième confinement avec 42% de matchs supplémentaire sur cette période.
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