Quelques semaines après la violente agression de Montgeron (Essonne), pour laquelle la piste homophobe est privilégiée, la préfecture de police de Paris a lancé un appel à témoin pour des faits de même nature.
L’incident s’est déroulé début juillet dans le quartier de la Bastille. Un jeune homme d’une vingtaine d’années a été violemment frappé, "en raison potentiellement de son orientation sexuelle", rapporte le communiqué de la préfecture.
L’agresseur principal a été rejoint par des complices, qui ont molesté la victime, lui donnant des coups de pieds et de poings alors qu’elle était au sol. Des passants ont bien tenté d’intervenir pour mettre fin au lynchage, mais ils ont aussi été pris à partie. L’un d’entre eux, également roué de coups au sol, a d’ailleurs passé plusieurs semaines dans le coma.
Les agresseurs ont pris la fuite. La victime n’a pour l’heure pas été identifiée et n’a pas porté plainte. Les investigations ont été confiées au 2e district de police judiciaire.
Un précédent récent
Début octobre, une agression à caractère présumément homophobe avait également eu lieu dans un quartier difficile de Montgeron (Essonne). Un adolescent de 17 ans avait été passé à tabac par une dizaine d’individus. La séquence avait été filmée et avait circulé sur les réseaux sociaux.
Si plusieurs responsables politiques avaient fait part de leur indignation, l’attitude de certains collectifs LGBT avait posé question. Arnaud Boisseau, porte-parole de Stop homophobie, avait notamment nié que les quartiers difficiles puissent être plus enclins aux agressions homophobes que d’autres, sur BFM TV.
"Il n'y a pas de territoires plus sujets à l'homophobie que d'autres. Cela peut-être dans les territoires ruraux comme dans les grandes villes", avait-il ainsi déclaré sur la chaîne d’information.
Le responsable avait remis le couvert sur Twitter peu après, affirmant qu’il ne fallait pas se "tromper de cible" et que l’homophobie n’était pas "une affaire de banlieue".
Des propos critiqués notamment par Natacha Polony, directrice de rédaction de Marianne. La journaliste avait dénoncé une "forme d’omerta" et "volonté de ne pas stigmatiser qui empêche de traiter les problèmes", sur Marianne TV.
Yoann Gillet, conseiller régional d’Occitanie (RN) avait pour sa part affirmé que si l’homophobie s’exprimait partout, elle était plus prégnante en banlieue.
En 2019, une étude de l’Ifop avait déjà révélé que 21% des hommes hétérosexuels en banlieue considéraient l’homosexualité comme une "maladie" ou une "perversion sexuelle". Un chiffre qui tombait à 16% dans les grandes villes et à 10% dans les villes plus isolées.