Un homme blanc de Caroline du Nord s’est vu octroyer 10 millions de dollars par un jury fédéral pour avoir perdu son emploi à cause d’une discrimination, rapporte Associated Press. Entre 2013 et 2018, David Duvall a travaillé en tant que vice-président sénior du département marketing et communication chez Novant Health, un système de soins de santé à but non lucratif. Peu avant sa cinquième année à ce poste, il a été licencié "sans avertissement préalable" et sans motif.
Il a ensuite soupçonné son employeur de l’avoir viré dans le cadre de sa politique de diversité et l’a attaqué en justice. En effet, son poste a ensuite été occupé par deux femmes, une Noire et une Blanche. M.Duvall estime ainsi que Novant Health a violé la loi sur les droits civils qui interdit la discrimination raciale et sexiste sur le lieu de travail.
Le jury a jugé que Novant Health n’avait pas réussi à prouver que M.Duvall a été licencié indépendamment de sa race et de son sexe. La société avait simplement plaidé que la direction avait "très peu confiance" en lui. Dans sa plainte, l’homme précise de son côté avoir fourni "une performance de travail de haut niveau et qui a dépassé les attentes" de son employeur.
D’après le New York Times, le montant des dommages et intérêts pourrait toutefois être considérablement réduit par un juge, puisque la loi fixe un plafond de 300.000 dollars pour les sociétés de plus de 500 employés, ce qui est le cas de Novant Health. Un porte-parole de l’organisation a indiqué auprès de CNN que toutes les options sont encore étudiées, y compris l’appel.
Politiques de diversité
Cette affaire révèle l’effet pervers des politiques et programmes de diversité de plus en plus mis en œuvre dans les entreprises américaines. Une étude menée sur 800 d’entre elles, publiée dans le magazine Harvard Business Review, indique que malgré les millions de dollars investis dans les efforts visant à augmenter la diversité démographique, les résultats sont peu convaincants.
Il s’avère que ces politiques ne rendent pas forcément les entreprises plus équitables pour les femmes et les minorités, mais leur servent plutôt à se défendre et se déresponsabiliser contre des accusations de discrimination. Elles créent également un sentiment de menace et du stress chez les hommes blancs, qui performent dès lors moins bien au moment des entretiens d’embauche.
L’étude suggère de mieux travailler sur les messages et programmes promouvant l’inclusion. Plutôt que de chercher à afficher une "façade colorée" qui rejette de fait une partie du personnel, les initiatives en faveur de la diversité devraient davantage se concentrer sur la responsabilisation afin que chaque employé se sente valorisé et soutenu, conclut-elle.