Présidentielle française 2022

Qualifiée "de gauche" par Zemmour, Le Pen dénonce un "mépris" similaire à celui de Macron

Marine Le Pen et Éric Zemmour, coude-à-coude dans les sondages, continuent de s’envoyer des piques. Si le polémiste argue que la candidate RN enferme ses électeurs, issus des milieux populaires, dans un "ghetto politique", elle rétorque qu’il méprise une grande catégorie de Français.
Sputnik
Marine Le Pen a réagi aux propos du presque candidat qui la charge d’être en décalage avec son électorat. Invitée sur CNews ce vendredi 29 octobre, la candidate du Rassemblement national (RN) a affirmé que le polémiste, qui l’a qualifiée "de gauche" il y a quelques jours, commet une "erreur profonde d’analyse".

"D’abord, je n’aime pas son mépris. Il me rappelle celui d’Emmanuel Macron. On a eu cinq ans de ce mépris-là, je pense qu’Éric Zemmour a tort d’utiliser cette tonalité", a-t-elle avancé.

La dirigeante du RN a souligné la relativité de la division droite/gauche, car "quand on est patriote, on n’est pas de gauche ou de droite": "Je ne suis pas de droite ou de gauche, je suis de France".
À son tour, elle a affirmé que l’auteur du livre La France n’a pas dit son dernier mot divise la population:

"On ne peut pas dire que la France est en danger de mort et n’en appeler qu’aux gens de droite, cela n’a absolument pas de sens".

Mme Le Pen argue régulièrement que le polémiste serait incapable de "rassembler" la population. "Le choix qu'il fait est le choix de la provocation, le choix qu'il fait est de mettre de côté, quitte à la mépriser, une grande catégorie de Français", a-t-elle dit notamment le 22 octobre à Bruxelles devant les journalistes, estimant qu’il cible uniquement les classes bourgeoises.

"Femme de gauche"

Éric Zemmour a "stigmatisé" Le Pen en affirmant qu’elle appartient à la gauche en marge de son meeting-dédicace à Biarritz le 26 octobre: "J'avais été le premier à le dire et à le diagnostiquer: c'est une femme de gauche, tous ses réflexes sont de gauche, elle est en décalage avec son électorat".
Le polémiste estime que ses électeurs se trouvent à l’isolement et que la candidate RN "n'a pas l'alliance avec une partie de la bourgeoisie".

"Marine Le Pen a enfermé ses électeurs, qui sont pour la plupart des électeurs des classes populaires, ouvriers, chômeurs, employés, dans un ghetto politique", a-t-il affirmé le 24 octobre au Grand Jury de RTL, Le Figaro et LCI.

L’opinion publique

Bien que la candidate RN continue de prétendre que Zemmour n’a "aucune chance" d’arriver au second tour, pour l’instant cette déclaration n’est pas corroborée par les sondages. Ainsi, Éric Zemmour totalise de 17% à 18% d’intentions de vote au second tour, selon un dernier sondage Harris Interactive pour Challenges paru le 27 octobre. Quant à la candidate du RN, elle obtient 16% des intentions de vote.
Ces dernières semaines, face à la montée du polémiste dans les sondages, Marine Le Pen a commencé à afficher d’une manière plus visible ses désaccords avec l’essayiste.
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