Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré jeudi 28 octobre sur CNN Türk que les États-Unis devront soit livrer les avions de combat F-35 que la Turquie a payés, soit restituer les 1,4 milliard de dollars que la Turquie a investis dans le programme, ou bien offrir d’autres équipements ou véhicules.
La Turquie, qui était partenaire du programme des avions de combat furtifs américains F-35 et en a commandé une centaine, en a été exclue par Washington en 2019 suite à l’achat de systèmes de défense antiaérienne russes S-400.
Ankara réclame désormais une indemnisation pour son éviction du programme, notamment pour le versement de 1,4 milliard de dollars effectué avant son exclusion.
Des avions russes à la place?
"La Turquie n'a jamais été sans alternatives... Quand il y a un besoin, elle peut se tourner vers d'autres pays. Nous avons des alternatives", a expliqué Mevlut Cavusoglu dans un entretien télévisé.
"Si les États-Unis ne veulent pas résoudre le problème du F-35, ou si le Congrès le bloque, la Turquie envisagera d'autres options, notamment l'achat du Su-35 ou du Su-57 (de fabrication russe)", a-t-il ajouté.
Une autre option pour la Turquie serait l’acquisition de 40 avions de combat F-16 et de quelque 80 kits de modernisation de cet appareil, dont l’armée turque possède plus de 200 exemplaires, en contrepartie de son exclusion du programme F-35.
Erdogan compte clarifier le problème avec Biden
Selon la presse turque, Recep Tayyip Erdogan a fait savoir que son pays était en pourparlers avec les États-Unis sur ce sujet.
Selon des propos rapportés par Anadolu, le Président turc a déclaré à l’occasion de son déplacement en Azerbaïdjan qu’il voudrait clarifier ce point avec Joe Biden, qu’il devrait rencontrer en marge de la conférence de l’Onu sur le climat COP26 à Glasgow.
En ce qui concerne l’acquisition potentielle de F-16 par la Turquie, un groupe de législateurs démocrates et républicains aurait exprimé une "profonde inquiétude" à l’administration Biden. Les législateurs estiment que le Congrès devrait bloquer un tel accord.
"Nous ne pouvons pas permettre de compromettre notre sécurité nationale en envoyant des avions américains à un allié qui continue de se comporter comme un adversaire", ont écrit cette semaine 11 élus dans une lettre ouverte à Joe Biden.