"Les Russes ont des potentialités, des compétences et de l'expérience en ce qui concerne la gestion de l'insécurité dans les mers et littoraux. Le golfe de Guinée n'en fait pas exception […]. La Russie peut donc aussi jouer un rôle majeur, dans l'éradication de la piraterie et du brigandisme maritimes dans cette région, seule, en partenariat ou en coalition avec d’autres acteurs", précise d’emblée le professeur Joseph Vincent Ntuda Ebode, directeur du Centre de recherches d’études politiques et stratégiques de l’Université de Yaoundé II.
Les enjeux sécuritaires dans le golfe de Guinée
"Son apport peut aider non seulement à la formation des pays riverains du golfe mais aussi à la mise à disposition d'un certain nombre d'équipements adaptés pour la surveillance des côtes, mais également pour un meilleur déploiement face aux attaques des pirates", relève-t-il au micro de Sputnik.
Les Occidentaux "méfiants", mais pas les États concernés
"Cette capacité de production fait du golfe de Guinée un important carrefour de départ des flux pétroliers vers l'Europe, les États-Unis, la Chine et le Brésil. La Russie qui souhaite se redonner les moyens de sa puissance d'antan ne peut pas rester en dehors de ce centre d'intérêt que représente le golfe de Guinée", précise l’analyste des questions géostratégiques.
"Ils n’apprécient pas particulièrement que la Russie vienne ‘mettre son nez’, dans ce qu'ils considèrent comme étant leur zone d'influence. Mais ce n’est pas de cette manière que la plupart des États golfiques concernés voient les choses. D'une manière générale et pour la plupart des Africains, la mondialisation qui a succédé à la bipolarisation a posé les bases de la diversification des partenaires. Et les pays de la région peuvent se retourner vers d’autres acteurs ", conclut le directeur du Séminaire de géopolitique "l'Afrique de la Défense" à l’École internationale de guerre de Yaoundé.