La veille de la rencontre Biden-Macron vendredi à Rome, un entretien téléphonique entre les dirigeants australien et français a eu lieu ce jeudi, le premier depuis la crise des sous-marins. Emmanuel Macron a déclaré au Premier ministre australien Scott Morrison que l'annulation de la commande de 12 sous-marins avait "rompu la relation de confiance" entre les deux pays, fait savoir l'Élysée dans un communiqué publié jeudi.
Le Président de la République a tenu à rappeler que la décision "unilatérale" de l'Australie de réduire le partenariat stratégique en mettant un terme au programme de sous-marins de classe océanique au profit d'un autre projet qui reste à préciser "avait rompu la relation de confiance" entre les deux pays.
"La plus grande attention sera accordée à la situation des entreprises françaises et de leurs sous-traitants, y compris australiens, affectés par cette décision", dit le communiqué.
Le Président Macron a demandé ainsi au gouvernement australien de proposer des "actions concrètes qui incarneraient la volonté des plus hautes autorités australiennes de redéfinir les bases de notre relation bilatérale et de poursuivre une action commune dans l’Indopacifique".
Crise des sous-marins
La décision de Canberra en septembre a viré à une crise diplomatique sans précédent entre la France, les États-Unis et l’Australie, laquelle a rompu un contrat de plus de 50 milliards d’euros pour l’acquisition de 12 sous-marins français au profit d'engins américains.
Toute la "manœuvre "s’est déroulée à l’insu de la France et s’est terminée par un nouveau partenariat stratégique baptisé "AUKUS" (Australie-UK-USA). Les tensions sont montées au niveau diplomatique, Paris ayant décidé dans la foulée le "rappel immédiat" pour consultations de ses ambassadeurs dans ces deux pays alliés.
Depuis le déclenchement de la crise, M.Macron n’avait pas eu de contact direct avec Scott Morrisson, bien qu’il ait échangé avec Joe Biden et Boris Johnson, tous deux également critiqués par Paris après l’annonce de la nouvelle alliance entre les trois pays.
À quelques jours du G20 de Rome et de la COP26 de Glasgow, le Président français a néanmoins "encouragé" le Premier ministre australien à adopter des mesures ambitieuses à la hauteur de l'enjeu climatique, notamment le rehaussement de la contribution déterminée au niveau national, l'engagement de cesser la production et la consommation de charbon au niveau national et à l'étranger et le renforcement du soutien australien à l'alliance solaire internationale, souligne en outre le communiqué.