Les nouveaux bombardiers furtifs B-1B Lancer de l'US Air Force s’exercent à détruire des navires des flottes russes des mers Noire et Baltique. Il s’agit de leur nouvelle mission principale, écrit le magazine Forbes.
"Deux B-1 pourraient tirer des 48 LRASM [missile antinavire furtif de croisière] sur la flotte russe de la Baltique. Ce qui suffirait peut-être à couler toute la flotte en un seul passage et éliminer la menace majeure pour les navires américains et alliés dans la région", indique l‘auteur. En outre, grâce à sa longue portée, le LRASM permettrait aux B-1 d’atteindre des navires russes n'importe où dans la mer Noire sans quitter l'espace aérien de l'Otan, ajoute-t-il.
Des "visites" fréquentes
Deux B-1B Lancer ont récemment accompli une mission dans l’espace aérien de la Lituanie, à proximité des frontières russes. Selon l’US Air Force en Europe, elle avait eu pour but d’améliorer la préparation et l'interopérabilité avec les alliés pour coordonner des frappes aériennes en vue de soutenir des forces terrestres.
Le Rockwell B-1 Lancer est un bombardier stratégique à long rayon d'action et à géométrie variable. Il est notamment capable de tirer des missiles de croisière JASSM-ER et LRASM en se trouvant à une distance de sécurité.
En outre, il est devenu routinier pour les avions russes d’escorter des avions militaires américains près des frontières de leur pays, et pas seulement dans les deux mers susmentionnées. Deux récents épisodes ont eu lieu dans la seconde moitié d’octobre. Le 17 octobre, un chasseur MiG-31 a décollé pour escorter un bombardier américain Rockwell B-1 au-dessus de la mer du Japon, et deux jours après, deux Su-30 russes ont décollé pour accompagner deux B-1 Lancer et deux ravitailleurs qui s’étaient approchés des frontières au-dessus de la mer Noire.
Fin septembre, le ministère de la Défense a annoncé avoir recensé en une semaine 79 vols d’aéronefs militaires étrangers près de ses frontières, dont 67 avions-espions et 12 drones. Depuis 2020, les vols de reconnaissance se sont accrus, en particulier en mer Noire, montant de 45% en un an, notait en mars dernier la Défense russe.
Objectif: s’armer
Pendant la guerre froide, les États-Unis avaient construit un nombre impressionnant de bombardiers, dont beaucoup ont déjà vieilli. L'armée de l'air américaine a donc besoin de davantage de bombardiers stratégiques pour faire face à la Russie et à la Chine dans un conflit éventuel, a affirmé fin septembre le site Defense One.
Les bombardiers B-1, vieux de 40 ans, doivent être remplacés alors que les nouveaux bombardiers furtifs B-21 de l'US Air Force entreront en service au cours de la prochaine décennie, lui fait écho Forbes dans son article.
Le B-52 sera également mis hors service en 2050. Selon des experts, les États-Unis auraient besoin de 225 bombardiers, ce qui permettrait de détruire les avant-postes chinois et de surmonter le système de défense antiaérienne russe de Kaliningrad, d’après Defense One. Les experts du site misent sur l'utilisation massive de B-1 Lancer et de B-52 Stratofortress, capables d'embarquer plus d'armes que les bombardiers furtifs B-2 Spirit et B-21 Raider.
Washington a annoncé avoir reçu ses deux premiers bombardiers stratégiques B-21 Raider en juin dernier. Sa mise en service est programmée pour les années 2026-2027. Ses caractéristiques détaillées sont tenues secrètes. Selon un haut responsable de l'US Air Force cité dans le National Interest, le B-21 "pourra mettre en danger n'importe quelle cible n'importe où dans le monde à tout moment". Le magazine l’a qualifié de "pire cauchemar de la Russie". Les systèmes de défense antiaérienne russes avancés S-400 et S-500 peuvent détecter et détruire les avions furtifs, assurent leurs concepteurs. Mais, selon l’auteur de la tribune, il leur sera "extrêmement difficile" de dépister le B-21 et ils auront besoin de radars plus sensibles et plus sophistiqués.
D’autre part, lors d'une récente table ronde virtuelle sur la défense aérienne américaine, de hauts cadres militaires ont souligné la vulnérabilité des États-Unis face aux missiles chinois et russes à longue portée, rappelle un autre auteur du National Interest.