Brexit/pêche: "Ce n'est pas la guerre, c'est un combat", dit Annick Girardin

Alors que les tensions entre Paris et Londres autour de l'octroi de licences de pêche dans les eaux britanniques ne cessent de s'accentuer, la France demandera à la Commission européenne de faire davantage pression sur le Royaume-Uni pour qu’il respecte les engagements pris dans le cadre des accords signés pour organiser le Brexit.
Sputnik
La Commission européenne "doit travailler davantage à faire que le Royaume-Uni soit au rendez-vous de ses engagements", a déclaré la ministre de la Mer, Annick Girardin, sur RTL ce jeudi matin.
"Ce n'est pas la guerre, c'est un combat", a-t-elle souligné. "Nous allons demander à la Commission européenne de signifier au Royaume-Uni qu'il ne respecte pas son accord et donc que des mesures de rétorsion peuvent être mises en place".
"Ce n'est pas la guerre, c'est un combat. Les Français et les pêcheurs ont des droits, il y a eu un accord de signé nous devons faire appliquer cet accord", a-t-elle insisté.

Londres ne comprend que le "langage de la force"

Le secrétaire d'État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, a fait écho aux propos d’Annick Girardin. "Maintenant, il faut parler le langage de la force parce que je crains que, malheureusement, ce gouvernement britannique-là ne comprenne que cela", a-t-il lancé sur CNews ce jeudi.

"J'ai l'impression qu'ils ont compris qu'il fallait revenir à la table de discussions. Mais s'ils ne le font pas, on continuera". "Cela ne me réjouit pas et ce n'est pas très intelligent mais avec un partenaire qui ne comprend que le langage de la force, il faut le parler", a-t-il martelé.

Deux navires anglais verbalisés au large du Havre


Dans le même temps, le ministère de la Mer a annoncé ce jeudi la verbalisation de deux navires anglais en action de pêche dans les eaux françaises par la gendarmerie maritime. "Cette opération s’inscrit dans le cadre du durcissement des contrôles dans la Manche, dans le contexte des discussions sur les licences avec le Royaume-Uni et la Commission européenne", a-t-il fait savoir dans un communiqué.

Paris prend acte

La France a annoncé l’entrée en vigueur de premières mesures de rétorsion contre les îles anglo-normandes et le Royaume-Uni si les pêcheurs français n'obtiennent pas d'ici là plus de licences pour pêcher dans leurs eaux.
En l'absence de progrès sur ce dossier, de premières mesures devraient s'appliquer à partir du 2 novembre: l'interdiction de débarquement de produits de la mer britanniques dans tous les ports français, un renforcement des contrôles douaniers, sanitaires et de sécurité des navires britanniques, ainsi qu'un contrôle des camions à destination et en provenance du Royaume-Uni, principalement à Calais. Le gouvernement britannique a jugé mercredi soir ces mesures "disproportionnées" et prévenu qu'elles feraient l'objet "d'une réponse appropriée et calibrée".
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