L’adjointe à la Culture, au Patrimoine et à l’Égalité femme homme à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Princesse Granvorka, avait fait un passage au Front national (FN) en 2017 avant de rallier Les Républicains (LR) pour les municipales de 2020. Le pot aux roses a été découvert plus d’un an après par l’élu d’opposition Anthony Daguet. Mme Granvorka a présenté sa démission ce mardi 26 octobre, acceptée par la maire Karine Franclet (UDI).
Dans un communiqué publié lundi, l’édile affirme que ses valeurs sont "totalement incompatibles avec celles du Rassemblement national" et annonce avoir convoqué son adjointe pour "des explications" qui se sont vraisemblablement terminées par le départ de cette dernière. Elle assure également n’avoir pris connaissance de ce fait que dans le courant du week-end.
Pour M. Daguet, représentant des communistes au conseil municipal, son opposante est restée une "agente du Front national". "La maire adjointe à la culture est d’une proximité politique avec l’extrême droite, héritière politique de la collaboration, du nazisme, du racisme, de l’antisémitisme, de la colonisation, de la torture en Algérie, de la tentative de coup d’État contre De Gaulle", dénonce-t-il le 23 octobre sur les réseaux sociaux.
Maurice
De plus, il révèle que Mme Granvorka s’était présentée au FN sous un autre nom, Maurice, pour ensuite changer de prénom sans explication au moment de rejoindre LR. En effet, dans un article du Parisien du 30 mars 2017 présentant les candidats FN aux législatives en Seine-Saint-Denis, une certaine Maurice Granvorka-Puisard apparaît aux côtés de Jordan Bardella.
À ce propos, d’après Valeurs actuelles, Karine Franclet a assuré que les prénoms Maurice et Princesse figurent tous deux sur la carte d’identité de l’intéressée, ce qui exclut toute fraude. Par ailleurs, elle n’a finalement pas été investie par le FN en 2017, remplacée par Huguette Fatna. Les communistes d’Aubervilliers ont cependant souligné que Mme Granvorka a signé deux tribunes dans "le magazine d’extrême droite" Valeurs actuelles cette année.
L’antenne locale de La France insoumise, estimant que "le RN n’est pas une composante parmi d’autres de la droite politique", se demande "si Karine Franklet a sciemment intégré des personnalités du RN sur sa liste pour éviter qu’il y en ait une autre à droite, ou si elle a été dupée". Elle pointe également "l’amateurisme" de la maire dans la composition de son équipe.