Aujourd'hui âgé de 35 ans, il effectuera sa peine de prison ferme sous un régime de surveillance électronique à domicile. Il fera en outre l'objet d'un suivi médical obligatoire.
Cet usurpateur qui avait déjà fait l'objet de 17 condamnations pour des faits similaires ou proches a comparu mardi et mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris, qui l'a finalement condamné à 30 mois d'emprisonnement dont 18 assortis du sursis renforcé.
"Le tribunal a fait le choix de sanctionner la gravité des faits [...] et de prendre en compte votre volonté d'être pris en charge et de bénéficier d'un suivi qui s'inscrit dans la durée", a déclaré la présidente de la 13e chambre correctionnelle.
Par le biais d'une fausse adresse mail, dircab@présidence-france.fr, l'homme sollicitait des prestations spécifiques, prétendument pour le neveu de la Première dame: un accueil VIP dans un hôtel de luxe au Maroc, des places pour un grand prix de Formule 1 à Melbourne ou encore une carte Club 2000 auprès d'Air France.
Ces demandes étaient signées des noms de Pierre-Olivier Costa, directeur de cabinet de Brigitte Macron, et de Patrick Strzoda, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, qui s'étaient constitués partie civile. Il devra leur verser un euro de dommages et intérêts.
"Atteinte forte à l'image de la France"
Sa complice a été condamnée à 12 mois de prison dont neuf avec sursis.
Le ministère public avait requis 28 mois d'emprisonnement dont 16 de prison ferme, à l'encontre du prévenu, en pointant une "atteinte forte à l'image de la France".
Un argument également évoqué par Me Ennochi, avocat de MM.Costa et Strzoda. "On présente la France comme une République bananière", a-t-il tancé.
Le prévenu a assuré qu'il n'avait pas agi "pour l'argent" ou "pour faire du tort", mais pour "le statut, le prestige, les privilèges".
Il avait été qualifié, dans le rapport psychologique, de "menteur pathologique" et de "mythomane affabulateur", sans pour autant conclure à un trouble psychiatrique avéré.
À l'audience, Me Zagury, avocat de la défense, a regretté l'absence d'une expertise psychiatrique approfondie, plaidant notamment la nécessité de "s'interroger sur le pourquoi". "Le risque de réitération ne dépend pas de la reconnaissance des faits. Il dépend de la compréhension de la mécanique du passage à l'acte", a-t-il plaidé.