À Budapest, Bruxelles en a pris pour son grade! Réunis pour la première fois, Marine Le Pen et Viktor Orban ont tous deux étrillé l’Union européenne. La candidate à l’élection présidentielle s’est emportée contre "la volonté d’asservissement des nations" par l'UE, coupable de "brutalité idéologique". Elle a ainsi appelé à l’alliance des "forces patriotes et souverainistes" au Parlement européen. Si une "déclaration commune" entre Marine Le Pen et une quinzaine d'alliés en Europe, dont le Premier ministre hongrois, avait été signée en juillet, le projet n’a guère progressé. Et pour cause, Viktor Orban joue la carte du pragmatisme.
Selon Erik Tegnér, directeur de la rédaction du média Livre noir, le champion de l’illibéralisme attend le résultat de l’élection présidentielle française et des élections législatives hongroises prévues en avril 2022 pour se décider. Ainsi, Éric Zemmour qui ne s’est pas encore déclaré officiellement candidat, s’est rendu à Budapest en septembre, aux côtés de Marion Maréchal, pour y rencontrer notamment le Premier ministre hongrois. Et Viktor Orban "sait pertinemment qu’il n’y aura pas de groupe avant avril prochain", affirme notre interlocuteur.
"Viktor Orban fait le pari de Marine Le Pen, mais il fait aussi le pari d’Éric Zemmour, il fait le pari de Marion Maréchal parce qu’il parie sur la recomposition post-mai 2022 que la droite nationale gagne ou non."
Ayant quitté le Parti populaire européen, auquel appartiennent aussi Les Républicains, Viktor Orban n’a pas encore déterminé quelle formation de droite il rejoindrait. Il hésiterait entre deux groupes parlementaires, les Conservateurs et Réformistes européens, menés notamment par le PiS (Droit et Justice) au pouvoir en Pologne, et le groupe Identité et Démocratie, auquel appartiennent le Rassemblement national et la Lega de Matteo Salvini.