"Depuis que Biden est à la Maison-Blanche, les États-Unis connaissent crise après crise"

Les sondages se multiplient aux États-Unis qui témoignent de la déception de l’électorat démocrate de Joe Biden. Sa cote de popularité n’a jamais été aussi basse. Décryptage du journaliste Gérald Oliver pour Le désordre mondial.
Sputnik
Cela faisait 76 ans que la popularité d’un Président américain n’avait pas chuté aussi vite que celle de Joe Biden.
L’actuel occupant de la Maison-Blanche recueille aujourd’hui 43% d’opinions favorables. C’est bien loin de la cote record de 55% dont il bénéficiait en mars dernier, quelques semaines à peine après son investiture.
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D’après Five Thirty Eight, média de synthèse statistique détenu par ABC News, Biden est rapidement tombé sous la barre des 50%. Un plancher qu’il a franchi dans sa dégringolade lors de la première quinzaine d’août dernier, au moment de la reconquête du territoire afghan par les talibans*. À cette époque, le Président américain se répandait sur les ondes américaines pour justifier une retraite d’Afghanistan qui s’apparentait à un départ en catastrophe. Si le constat de Joe Biden était tout à fait lucide, le peuple américain n’était pas psychologiquement préparé pour cet aveu, ni pour des images de talibans* triomphants, se pavanant sur un territoire précédemment occupé par les États-Unis et leurs alliés afghans et étrangers.
Une chute de popularité facile à expliquer, selon Gérald Olivier, chercheur associé à l’IPSE et rédacteur en chef du blog "France-Amérique". "Depuis qu’il est à la Maison-Blanche, les États-Unis connaissent crise après crise."
"La crise afghane est sans doute la plus visible, son exécution a révélé jusqu’à quel point le Président en exercice et son équipe ne sont pas à la hauteur des attentes. On sait bien que Joe Biden est âgé, qu’il a des problèmes, on voit qu’il bafouille régulièrement, qu’il trébuche parfois lorsqu’il monte un escalier, qu’il oublie le nom de son épouse ou de son frère, celui de ses collaborateurs. Il oublie le nom des agences américaines dont il est censé avoir la charge. Donc on a à la tête de l’État une personne qui manifestement est elle-même en difficulté."
Gérald Olivier estime toutefois que la crise la plus grave aujourd’hui est la crise de l’énergie et le redémarrage de l’inflation:
"Joe Biden, en annonçant vouloir mettre fin à l’utilisation des énergies fossiles alors que les USA sont le premier producteur de pétrole et de gaz naturel, va tuer une industrie dans laquelle les Américains sont dominants."
Abordant les tensions entre la Chine et le Taïwan, le Président américain a offert un soutien militaire à Taïwan la semaine dernière, ce qui a nécessité une clarification de ses propos par sa porte-parole. Pour Gérald Oliver, ce n’est même plus une "gaffe", comme Joe Biden a coutume d’en faire, cela montre qu’il "ignore la réalité de l’engagement américain":
"Les États-Unis ont historiquement soutenu Taïwan contre la Chine communiste. En 1971, Nixon avait reconnu la légitimité de la Chine communiste mais les USA ont l’engagement de fournir des armes à Taïwan au cas où Taïwan serait agressé par la Chine continentale. C’est un accord qui se limite à un soutien logistique et technique. Mais Biden, lui, pense que les troupes américaines seront déployées au cas où la Chine ferait quelque chose. Donc c’est lui qui ignore la réalité des textes. C’est un peu plus grave que bafouiller."
Au-delà de cela, on peut se demander qui tire les ficelles derrière Joe Biden. "Est-ce Obama lui-même? En tout cas, c’est son équipe qui est à la Maison-Blanche et c’est la branche la plus radicale des Démocrates qui mène la politique. C’est donc pour cela que la popularité de Joe Biden s’effondre", analyse le journaliste.
*Organisation terroriste interdite en Russie
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