Tirs contre la police à Lyon: interpellé par Darmanin, le maire écologiste se défend

Au lendemain des coups de feu tirés en direction de policiers à Lyon, les politiciens s’échangent des reproches mutuels: alors que Gérald Darmanin pointe l'absence de caméras dans le secteur, le maire Grégory Doucet rétorque qu’il y en a 60.
Sputnik
Devant le ministre de l’Intérieur, le maire écologiste de Lyon défend sa ville. Grégory Doucet a insisté sur la présence de 60 caméras de vidéosurveillance dans le quartier de la Duchère, où trois policiers de la brigade anticriminalité ont essuyé des tirs, tandis que Gérald Darmanin avait dénoncé leur absence dans le secteur.

Darmanin interpelle le maire écologiste

Ce mardi, Gérald Darmanin a réagi en adressant un courrier à Grégory Doucet, l'invitant à "sortir de l'idéologie et [à] mettre des caméras de vidéoprotection". Il a souligné que c'était "la troisième fois" qu’il lançait cet appel.
Dans cette lettre dont l'AFP a eu connaissance, le ministre rappelle que "l'État est prêt à cofinancer des dispositifs" de surveillance et insiste sur "l'importance de bénéficier d'une couverture étendue en vidéoprotection, aussi bien pour la sécurité des habitants que pour celles et ceux qui assurent chaque jour leur protection".
"La situation est grave", a commenté lundi soir Gérard Collomb, ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur.

Le maire se défend

Face aux reproches, le maire écologiste a donné une conférence de presse pour éclaircir la situation.
"Sur le quartier de la Duchère, il y a déjà 60 caméras d'installées, donc on ne peut pas dire que le quartier n'est pas vidéoprotégé, ce n'est pas vrai!", a déclaré l'élu.
Bien qu’il ait admis que toute la zone n’était pas couverte, il a demandé à déplacer certaines caméras "pour pouvoir couvrir cette bande de territoire". "L’idée c’est d’optimiser en permanence notre couverture. Il n'y a pas d'idéologie, je suis très pragmatique. On cherche à faire en sorte que notre dispositif de vidéoprotection soit le mieux maillé possible", a-t-il expliqué.

Échange de tirs

Une scène d'une intense violence s'est déroulée lundi à Lyon vers 19 heures, dans le quartier de la Duchère. Trois policiers de la BAC ont été pris pour cible alors qu'ils surveillaient un point de deal. La situation a déclenché une opération du RAID qui a duré jusqu'à 23h30. L’échange de tirs n’a fait aucun blessé mais a suscité de vives réactions.
Ainsi les syndicats de police, à l’exemple d’Alliance police nationale, ont lancé un cri d’alarme."Il n'y a plus de respect du policier aujourd'hui chez ces criminels", a déclaré sur Europe 1 Benoît Barret, responsable du syndicat.
La fusillade est "tout simplement une scène de guérilla, nous sommes en pleine scène de guerre", "ces criminels sont là pour tuer du flic", a-t-il souligné en rappelant qu'Éric Masson, un policier, "a été tué par un trafiquant de drogue" en mai dernier.
Le responsable a également reproché le travail de l'appareil judiciaire puisque "l'impunité a fait que des personnes ont pu grandir dans un schéma où il n'y avait pas de sanctions, où on n'allait pas en prison"
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