Le livre de la jungle dans le collimateur de Cambridge pour des clichés jugés racistes

Les livres pour enfants des archives de l'université de Cambridge porteront des avertissements pour protéger les lecteurs contre "des contenus préjudiciables liés à l'esclavage, au colonialisme et au racisme". Cambridge emboîte ainsi le pas à la plateforme Disney+ qui ajoute des messages de prévention au début de certains dessins animés.
Sputnik
Des chercheurs des archives de l'université de Cambridge passent actuellement au crible plus de 10.000 livres et magazines pour enfants afin d’y relever des contenus considérés comme "offensants pour les personnes historiquement asservies, colonisées ou dénigrées". L'effort fait partie d'une campagne visant à numériser les archives de la bibliothèque Homerton College de l'université et intervient après que des étudiants antiracistes ont signalé des insultes raciales dans Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee, rapporte le Daily Mail.
Les militants ont demandé aux enseignants de censurer ces insultes tout en lisant le texte à haute voix.
Les nouvelles versions numérisées signaleront tous les mots, phrases ou images jugés nuisibles. Des avertissements de contenu apparaîtront également au début.
Le projet privilégiera les textes qui mettent en valeur la diversité.

Rudyard Kipling, Laura Ingalls Wilder et Roald Dahl dans le viseur

Selon le quotidien britannique, sont qualifiés de potentiellement dangereux et seront préfacés d’un avertissement de contenu La petite maison dans la prairie de Laura Ingalls Wilder, Matilda de Roald Dahl ou encore Le livre de la jungle de Rudyard Kipling.
Les étudiants de Cambridge n’étaient pas les seuls à être "choqués" par Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur au Royaume-Uni. Début juillet, une "saveur blanche" y a été détectée par le département d’anglais du lycée James Gillespie d’Édimbourg. Une des raisons pour laquelle l’administration veut supprimer ce classique de sa liste de lecture est que le "N word" (le mot nègre) est utilisé plus de 40 fois.
Les Britanniques ne sont pas les premiers à censurer des œuvres littéraires ou artistiques pour des raisons de politiquement correct.

Des albums du Dr. Seuss retirés de la vente

Outre-Atlantique, la société gérant le patrimoine de Theodor Seuss Geisel, plus connu sous le nom de Dr. Seuss, une des références de la littérature pour enfants aux États-Unis, a retiré du catalogue six de ses ouvrages sous prétexte de stéréotypes raciaux et représentations caricaturales.
Sous la poussée des tenants de la cancel culture, la plateforme Disney+ a ajouté des messages de prévention au début de certains dessins animés. Walt Disney a annoncé retravailler les attractions de certains de ses parcs accusées de donner une mauvaise image des peuples autochtones.
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