Un peu plus d’une semaine après que la France a commémoré le meurtre du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, décapité pour avoir montré des caricatures de Mahomet en classe, certains enseignants continuent de recevoir des menaces.
Un élève du lycée de l’Essouriau aux Ulis, en Essonne, a été interpellé et placé en garde à vue après avoir fait des menaces de mort sur Snapchat, rapporte Actu17 le 24 octobre.
D’après le média, l’un de ses enseignants s’est rendu au commissariat le 19 octobre pour porter plainte.
Une source proche de l’enquête, citée par Actu17, se réfère à deux vidéos diffusées sur le réseau social où le professeur est vu en salle de classe pendant une leçon. Une inscription menaçante accompagne la séquence:
"Qu’il lui arrive la même chose qu’à Samuel Paty".
L’élève a été rapidement retrouvé par les forces de l’ordre.
La même source, citée par le média, indique qu’il a été arrêté à l’aéroport d’Orly "alors qu’il se trouvait avec sa mère, sur le point de prendre un vol vers le Maroc pour des vacances".
Après avoir été placé en garde à vue, le mineur a reconnu être l’auteur des vidéos mentionnées. Cependant, il les a expliquées par le souhait "de faire rire ses camarades".
Il a écopé d’une composition pénale avec l’obligation d’assister à un stage de sensibilisation aux dangers numériques et aux réseaux sociaux.
Des faits en répétition
L’assassinat de Samuel Paty a provoqué une vague d’émoi national. Or, après le drame, plusieurs professeurs ont été victimes de menaces de mort.
Début octobre, deux enseignants marseillais ont reçu trois courriers menaçants, dont une photo du professeur décapité.
Un peu plus tard, les forces de l’ordre ont interpellé deux adolescents qui avaient proféré des menaces de mort à l’encontre de plusieurs élèves et d’une enseignante du lycée de Gerland à Lyon.
Le 21 octobre, c’est un tag menaçant des professeurs de décapitation qui a été découvert au lycée Gustave-Jaume de Pierrelatte, dans la Drôme.
Protection des professeurs
Le gouvernement a mis en place plusieurs mesures pour protéger les enseignants.
Ainsi, l’amendement dit "Samuel Paty", adopté le 24 août, punit de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende "le fait d'entraver, d'une manière concertée et à l'aide de menaces, l'exercice de la fonction d'enseignant". La diffusion d'informations personnelles "dans un but malveillant" (nom ou photo) sera également poursuivie.