Au cours de sa visite au Mali dans le cadre de la délégation onusienne, l’ambassadrice russe adjointe auprès des Nations unies Anna Evstigneeva s’est exprimée sur la coopération entre la Russie et le Mali.
"La Russie et le Mali entretiennent des relations bilatérales de longue date. Nous coopérons dans de nombreux domaines. Nous allons continuer (à collaborer) et aider là où nous le pouvons, sans préjugés ni mentorat. Nous sommes prêts à coopérer de bonne foi avec tous les partenaires", a-t-elle annoncé.
Appel aux sociétés paramilitaires privées russes?
Fin septembre le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fait savoir dans les couloirs de l’Assemblée générale de l’Onu que le Mali s’était adressé à "une société militaire privée russe" après que les forces françaises ont échoué à évincer les terroristes du pays.
Le 21 octobre Vladimir Poutine a déclaré que la présence de sociétés paramilitaires privées russes au Mali avait déjà fait l’objet de discussions avec Emmanuel Macron. Le Président russe a précisé que ces sociétés "ne représentent pas le pays et ne reflètent pas les intérêts nationaux russes. Si elles se trouvent quelque part, cela ne se fait pas sur une demande de l’État russe".
Quant au Premier ministre du gouvernement de transition malien, Choguel Kokalla Maïga, il a affirmé dans une interview à Sputnik début octobre que l’arrivée d’instructeurs militaires russes faisait partie d’une campagne de désinformation.
Actuellement, les relations entre le Mali et la France, son partenaire de longue date, traversent une période difficile. L’Hexagone, actif au Sahel contre les groupes djihadistes depuis 2013, a annoncé en juin 2021 la fin de son opération Barkhane. D’ici à 2023, Paris va réduire son dispositif militaire à 3.000 hommes environ, contre plus de 5.000 aujourd’hui.
Sur les élections
La délégation onusienne codirigée par l'ambassadeur du Niger aux Nations unies, Abdou Abarry, et son homologue français Nicolas de Rivière, s’est entretenue avec le Président de transition, le colonel Assimi Goïta, puis le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, mais également avec des représentants de la société civile et des groupes armés signataires de l'accord de paix d'Alger de 2015.
"Cette mission du Conseil de sécurité est venue pour écouter les autorités maliennes dans la meilleure manière dont on peut les soutenir, on discutera également du processus de transition [...] de façon à accompagner la transition jusqu’à l’organisation des élections", a déclaré Abdou Abarry le 24 octobre.
Les responsables du gouvernement de transition ont affiché une volonté d’organiser des "assises nationales" avant les élections. Ainsi, la date fixée initialement par la Cédéao (Communauté des États ouest-africains) pour tenir les suffrages présidentiels et législatifs, le 27 février 2022, pourrait être reportée.
"La Russie estime que les plans du gouvernement malien d’organiser les assises nationales pour trouver un consensus politique sur l'avenir du pays doivent être respectés. Cette approche permettra d'éviter les erreurs du passé, y compris la déstabilisation de la situation après les élections", a réagi l’ambassadrice russe adjointe.
"Nous ne nous opposons pas (au report des élections), mais insistons seulement sur le fait qu'il ne retarde pas la fin de la transition et donne aux Maliens la possibilité de choisir leurs dirigeants", a indiqué Abdou Abarry, ambassadeur du Niger à l’ONU, cité par Associated Press.
D’après lui, "la meilleure transition est la plus courte".