La majorité présidentielle se met en ordre de marche à l’approche des échéances électorales. La garde rapprochée de Macron veut désormais scruter les faux pas des futurs candidats en 2022, rapportent RTL et France Inter. LREM a même créé une cellule de riposte à cet effet.
Ce groupe de travail devra éplucher les propositions des différents compétiteurs, pour en déceler les faiblesses. Il sera dirigé par le député Sacha Houlié. La cellule misera sur le numérique, pour démonter les arguments adverses dans des vidéos chocs et des montages rapides.
"On va montrer que le repli de Le Pen ou Zemmour, ça finirait avec des militaires aux stations-service comme aujourd'hui au Royaume-Uni. Ou que la fin de l'élevage intensif que prône Jadot, c'est la viande qui devient un produit de luxe et des milliers de personnes sur le carreau", confie à France Inter un membre de cette cellule.
L’idée n’est pas nouvelle, puisque Nicolas Sarkozy l’avait déjà mise à l’épreuve en 2012, en créant une équipe pour recenser les erreurs des cadres du PS, rappelle Le Figaro. Brice Hortefeux en supervisait alors les travaux, pour le résultat que l’on sait.
Zemmour dans le viseur
Parmi les potentiels adversaires de Macron, cette cellule de riposte semble porter une attention toute particulière à Éric Zemmour. Le polémiste, féru de chiffres et de références historiques, semble être une cible de choix pour ces décodeurs politiques.
"Quand Zemmour sera candidat, on sera prêt. On reprend mot à mot chaque discours, chaque interview pour aller, le moment venu, le chercher sur le fond, et non sur la morale", explique à France Inter un communicant.
Il faut dire que l’ex-éditorialiste de CNews semble faire figure d’épouvantail pour le clan Macron. Sa montée en puissance dans les sondages inquiète l’entourage présidentiel, et la perspective d’un débat entre les deux hommes ne semble enchanter personne.
"Éric Zemmour, c’est une catastrophe pour Emmanuel Macron […] Il abaisse le seuil d’accès au second tour et peut le mettre en difficulté dans un débat, parce qu’il connaît beaucoup moins bien l’Histoire. Face à sa dialectique parfois filandreuse, Éric Zemmour est une lame", confiait ainsi récemment au Point un proche de Macron.
Côté médias, des équipes de fact-checking se sont déjà penchées sur diverses déclarations d’Éric Zemmour. Lors de son débat avec Jean-Luc Mélenchon, BFM TV avait notamment créé la polémique en reprochant à l’éditorialiste de s’être trompé dans le montant des fraudes sociales. Par la suite, la chaîne d’information s’était elle-même vu reprocher des incohérences dans ce même fact-checking.