Alors que Gérald Darmanin s’attelle déjà à sécuriser les Jeux olympiques parisiens de 2024, via l’ouverture d’un comité ministériel, les enjeux sécuritaires pourraient bien revenir sur le devant de la scène plus tôt que prévu. Malgré la pandémie ou la récente hausse des prix de l’énergie, la sécurité reste en effet l’une des préoccupations majeures des Français, en vue de la présidentielle.
Un sondage Fiducial-Odoxa pour Le Figaro est encore venu en fournir la preuve. Selon cette enquête, la sécurité constituera le deuxième sujet d’importance au moment de glisser son bulletin dans l’urne, derrière le pouvoir d’achat. 82% des Français estiment ainsi que les propositions en matière de sécurité influenceront leur vote.
Les sondés attendent avant tout des solutions pour faire baisser la petite délinquance, qui se traduit par des vols, des insultes ou des dégradations (36%). Les attaques aux biens et aux personnes sont aussi une préoccupation importante (25%), comme le risque terroriste (20%).
Pour parvenir à juguler l’insécurité, 72% des Français verraient d’ailleurs d’un bon œil des transferts de compétences des forces de l’ordre. Dans cette logique, les transferts de prisonniers ou la surveillance des plages pourraient être confiés à des entités privées, pour alléger la charge des policiers et gendarmes.
La question des charges de travail s’est régulièrement posée ces dernières années, notamment après les rassemblements d’envergure des Gilets jaunes ou des opposants au pass sanitaire. Fin septembre, les syndicats avaient ainsi indiqué que plus de 50% des agents affectés pour sécuriser les manifestations parisiennes étaient en burn-out.
Pessimisme ambiant, Le Pen surnage
Malgré ces attentes en matière de sécurité, aucun candidat à la présidentielle ne semble pourtant séduire les Français sur le sujet. Marine Le Pen est la seule à tirer son épingle du jeu, 43% des sondés lui faisant confiance pour assurer la sécurité du pays. Emmanuel Macron suit (38%), talonné par Éric Zemmour et Xavier Bertrand (35%).
L’actuel chef de l’État est considéré comme étant le plus compétent dans le domaine de la sécurité (34%), alors qu’Éric Zemmour est celui qui propose les solutions les plus innovantes (25%).
La flambée de l’insécurité semble préoccuper l’exécutif depuis un certain temps déjà. Début juin, Gérald Darmanin s’était d’ailleurs montré alarmiste, déplorant un "développement de faits extrêmement violents", dans un courrier adressé aux préfets. Le ministre de l’Intérieur s’inquiétait par exemple d’une explosion des violences "à l'encontre des services de sécurité, de santé et de secours".
En avril, plusieurs tribunes de militaires et de policiers avaient également fustigé l’impuissance de l’État devant la montée de l’insécurité, en particulier dans les banlieues. L’exécutif était monté au créneau pour recadrer les signataires.