Invité ce dimanche 24 octobre sur BFM Politique, le candidat à la présidentielle Arnaud Montebourg s’est prononcé pour une baisse de la TVA sur les carburants au lieu de l'indemnité inflation de 100 euros décidée par le gouvernement.
Cette initiative présentée le 21 octobre par Jean Castex va bénéficier à 38 millions de Français qui gagnent moins de 2.000 euros par mois pour compenser la forte hausse des carburants en Europe. Ce qui est "plus juste et mieux ciblé" que la baisse des taxes, renchérit Emmanuel Macron, lequel estime que celle-ci reviendrait "beaucoup plus cher" à l’État.
"Avec son chèque, le gouvernement distribue 27 centimes par jour pendant que si on baissait la TVA, ce serait une baisse de 10 centimes par litre. Ça c'est ma proposition", insiste Arnaud Montebourg sur BFM Politique.
L’exécutif a "baissé la TVA sur la restauration" pour aider les professions concernées, alors "pourquoi on ne le ferait pas sur l'essence pour aider les Français?", ajoute le candidat.
Il propose de diminuer la TVA à 5,5% pour le prix du carburant dont la fiscalité représente actuellement entre 55 et 60% des prix à la pompe. D’après lui, cela permettrait de gagner une dizaine d'euros sur un plein d'essence.
Pourtant il met en garde contre la mise en œuvre rapide de cette mesure qui risque de causer de grosses pertes aux caisses de l'État. Applicable à tous les ménages de manière unilatérale, elle pourrait donner l'impression de donner un coup de pouce aux foyers les plus aisés, mais pour instaurer l’équilibre, Arnaud Montebourg propose de rétablir l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), remplacé en 2018 par l'impôt sur la fortune immobilière.
Une mesure gouvernementale qui fait polémique
La polémique quant à l'indemnité inflation divise la société.
Certains économistes estiment qu’elle va permettre de couvrir une grande partie de la hausse des prix à la pompe cette année et devrait aussi bénéficier aux plus bas revenus, à qui a été par ailleurs augmenté le SMIC. Cette opinion est partagée sur Twitter par Éric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management à Paris.
L'association "40 millions d'automobilistes" conteste ces calculs optant pour une baisse de la TVA de 20% à 5,5%, "au même titre que le gaz et l'électricité ". Son délégué général Pierre Chasseray note auprès des Échos que les automobilistes subissent actuellement "un surcoût annuel compris entre 104 euros et 127 euros".
"Et encore, dans les territoires, là où on est le plus dépendant à la voiture, il n'est pas rare de parcourir plus de 20.000 km par an. Tous ces Français qui vivent et travaillent en zone rurale payent près de 160 euros de plus pour faire le plein."
"Sur les 100 euros octroyés par le gouvernement et qui seront dépensés en carburants par les automobilistes, 60 euros reviendront directement dans les caisses de l'État sous forme de taxes", souligne l'association citée par Les Échos.