Le mystère qui plane sur la candidature d’Éric Zemmour à la présidentielle s’évente de jour en jour. À l’affût des 500 parrainages nécessaires à son entrée en lice depuis fin août, le polémiste n’entretient plus qu’un semblant de suspens.
L’essayiste a encore semé quelques indices sur RTL, déclarant que sa décision était bien arrêtée. Il a souligné qu’il attendait le bon moment pour se dévoiler.
"Je ne me laisse pas imposer mon tempo par les journalistes. Ma décision est prise dans ma tête, vous ne savez pas ce qu'il en est. Mais je choisirai mon moment", a ainsi déclaré Éric Zemmour sur RTL.
L’ex-éditorialiste star de CNews a ajouté qu’il viserait bien la gagne s’il se présentait, alors que certains, comme le maire de Béziers Robert Ménard, le verraient bien se rallier à Marine Le Pen après un petit tour de piste. "Je ne joue jamais pour perdre", a lancé le journaliste politique sur RTL, balayant l’hypothèse d’une candidature fantoche.
Éric Zemmour a enfin confirmé que des recherches de parrainages et de dons étaient en cours. Prudent sur le sujet, le polémiste a déclaré que ces collectes étaient le fait de personnes "souhaitant sa candidature" et qu’il suivait les opérations "de loin".
Une logistique qui passe notamment par l’association "Les Amis d’Éric Zemmour", à laquelle l’homme d’affaires Charles Gave a d’ailleurs prêté 300.000 euros début octobre, comme l’a révélé Le Point.
Entre assurance et hésitation
Malgré sa montée en puissance dans les sondages, la valse-hésitation d’Éric Zemmour à propos de sa candidature lui a déjà valu quelques attaques. Aurore Bergé, présidente déléguée de LREM, a ainsi récemment reproché au journaliste d’avoir "peur de se déclarer", sur CNews.
Le 6 octobre, l’éditorialiste s’était justifié en soulignant l’importance d’élaborer un programme, avant de se lancer. Sur Europe 1 et CNews, il avait cité en exemple la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, qui ne s’était déclaré officiellement qu’en mars 2017, à un mois du premier tour.
L’écrivain semble en tout cas croire en son étoile. En visite à Rouen ce 22 octobre, il a encore affirmé être "le seul" à pouvoir battre Emmanuel Macron en 2022. Au micro de CNews, l’essayiste a reproché à Marine Le Pen de s’être laissé "enfermer dans une seule sociologie", en parlant principalement aux classes populaires et ouvrières. Il a adressé la critique inverse à LR, qui n’est "absolument pas entendu" par ces classes populaires, selon lui.
Plusieurs récents sondages placent en tout cas le polémiste en position d’outsider sérieux s’il se présentait en 2022. Une récente enquête d’Ipsos le créditait ainsi de 16% au premier tour, dans l’hypothèse d’une candidature de Xavier Bertrand. Un score qui le plaçait devant Marine Le Pen (15%) et lui donnait le droit d’affronter Emmanuel Macron (24%) pour le fauteuil présidentiel.